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Le blog de Marc Jammet.

CHAUFFAGE URBAIN. Une délibération pour "bobos"

9 Décembre 2015, 19:25pm

Publié par Marc Jammet

C'est la délibération qui a été votée par 42 élus sur 43 lors du Conseil municipal du 23 novembre dernier.

 

Commentaires élogieux (pompeux?): "le verdissement" (si, si ça ne s'invente pas) de 70% de son réseau dans un programme d'actions "territoire à énergie positive pour la croissance verte" (ça ne s'invente pas non plus).

 

Mais pour quoi faire au fait? Une étude destinée à revoir les conditions tarifaires du chauffage urbain!

 

C'est que si la chaufferie "biomasse" n'a jamais apporté les 30% de baisse du coût du chauffage aux locataires du Val-Fourré, le "problème" réside davantage dans la meilleure isolation des logements et des bâtiments desservis.

Du coup, cela devient moins rentable pour la SOMEC (filiale de DALKIA, elle-même détenue à 60% par VEOLIA) qui - baisse de consommations oblige - trouve l'opération de moins en moins rentable.

Et, comme les investissements (60 millions d'euros) sont garantis par la Ville, la majorité municipale cherche une solution - si possible "habillée de vert" même si elle n'en aura que le nom.

Mais le principal n'est-il pas de faire semblant d'y croire?

 

Car à y regarder de plus près, il y aurait beaucoup à dire (et à craindre):

 

Le principe même de la chaufferie biomasse.

La chaufferie biomasse est issue en fait des forêts.

"Bilan carbone neutre" annoncent ses promoteurs parce que le carbone produit par la combustion du bois serait ensuite absorbé par les arbres que l'on replante.

Or, si la forêt française était jusqu'à présent en développement, cela devient de moins en moins vrai avec quelques exemples de forêt détruite de PIERRELATTE (pour être revendue à une centrale biomasse) à GARDANNE où bizarrement Europe Ecologie Les Verts manifeste contre la chaufferie biomasse alors que Décil s'en félicite à Mantes-la-Jolie (voir ci-dessous l'excellent reportage "la forêt française en danger" du fait de la multiplication des centrales et chaufferies biomasse - celle de Mantes-la-Jolie consomme tout de même 32.000 tonnes à l'année) en passant par TOURS où l'arrachage des arbres a provoqué l'effondrement des berges d'un cours d'eau et augmenté les risque d'inondation.

 

Le principe même du réseau enterré.

A Mantes-la-Jolie, celui-ci représente près de 14 kilomètres!

Avec les déperditions de chaleur naturelles au point que l'eau qui y est injectée doit l'être à 160 degrés centigrades pour ressortir autour de 80 degrés une fois arrivée dans les logements.

Ajoutez à cela un réseau vieillissant et toujours mal repéré (malgré quelques études générales) provoquant régulièrement des ruptures de canalisations à répétition comme cela a été le cas dernièrement rue Ronsard (voir l'article du Parisien en lien ci-dessous).

Un réseau de 14 kilomètres réparti en - 94! - sous-stations, elles-mêmes gérées par les bailleurs sociaux, l'hôpital et l'Aqualude.

 

C'est la raison pour laquelle si je n'ai pas voté contre une étude à mener, je n'ai pas participé au vote pour ne pas cautionner ce que je dénonce depuis des années.

 

Je maintiens qu'il est toujours à l'ordre du jour de réfléchir à la proximité entre les sources de chaleur et les consommateurs, réduisant ainsi notamment les déperditions d'énergie dans son transport. Mais là, aucune étude n'est envisagée du côté de la majorité municipale!

Le Parisien. Vendredi 4 décembre 2015

Le Parisien. Vendredi 4 décembre 2015

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