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Le blog de Marc Jammet.

Mantes-la-Jolie. Ces maires élus "sans les Mantais"

16 Décembre 2021, 08:33am

Publié par Marc Jammet

Ces derniers temps, certains ont fait semblant de croire (ou de faire croire) qu'une élection municipale servait directement à élire une ou un maire.

Cela a été le cas dernièrement à Limay où Djamel NEDJAR vient de succéder à Eric ROULOT.

Les oppositions municipales, et particulièrement l'opposante de droite Cécile DUMOULIN, ont crié au scandale en oubliant opportunément d'ailleurs ce qui s'était passé à Mantes-la-Jolie.

La réalité (qu'on la déplore ou non) c'est qu'une élection municipale n'est pas une élection présidentielle mais sert à élire tout un conseil municipal.

A Mantes-la-Jolie par exemple, le conseil municipal est composé de 43 conseillers municipaux élus suivant un mélange "majoritaire" et "représentation proportionnelle" (à la plus forte moyenne).

En clair, un peu moins de la moitié des élus (21) est élue suivant la représentation proportionnelle.

Lors des dernières élections municipales en 2020, 16 candidats de la liste "Raphaël COGNET", 4 de la liste Vivre Mieux à Mantes-la-Jolie et 1 de Lutte Ouvrière ont ainsi été élus.

Et la liste majoritaire a bénéficié d'une "prime" de 22 élus.

Au total 38 candidats de la liste de Raphaël COGNET sont devenus conseillers municipaux (16 + 22) et ont donc constitué la majorité municipale.

Lors du premier conseil municipal d'après élection, ce sont ces conseillers qui ont élu le Maire de Mantes-la-Jolie, Raphaël COGNET (Marc JAMMET obtenant 4 voix et Thierry GONNOT 1 voix).

Il est vrai cependant que, par respect des électeurs, jusqu'en 1995, ce sont généralement les têtes de liste approuvées par les électeurs lors d'élections qui sont devenues ou restées maires (à part l'exception notable de Jean-Paul DAVID élu Maire en 1947 grâce au drôle de jeu du Parti socialiste alors que la droite était minoritaire).

Jean-Paul DAVID restera ainsi Maire pendant 30 ans (1947 à 1977), battu par la liste d'Union de la Gauche en 1977 et Paul PICARD restera Maire pendant 18 ans (1977 à 1995).

1995. LE JEU DES CHAISES MUSICALES COMMENCE

Tout s'accélère avec l'élection en 1995 de PIERRE BEDIER.

A partir de ce moment, il devient évident que "la carrière politique" de celui qui deviendra plus tard "le suzerain" de Mantes-la-Jolie, puis du Mantois, puis du Département prend le pas sur le respect du suffrage des électeurs.

Il bénéficie de "complicités politiciennes" pour cela. Parmi eux: Michel SEVIN, Michel VIALAY et Raphaël COGNET.

Leur place dans le dispositif ? Et bien l'occuper (la place) justement quand Pierre Bédier ne le peut plus pour des raisons de cumul de mandats ou judiciaires.

L'ARRIVEE DE MICHEL SEVIN

En mars 2001, Pierre Bédier est réélu Maire.

En juillet 2002 il est nommé Secrétaire d'Etat (chargé des prisons) dans le gouvernement Chirac-Raffarin. 

Il démissionne de son poste de Maire.

Il est alors remplacé par le Conseil municipal qui élit Michel SEVIN comme nouveau Maire.

Ce dernier "garde la maison" jusqu'en février 2004.

C'est qu'alors Pierre Bédier est mis en examen et, selon la jurisprudence mise en place à l'époque, doit démissionner du gouvernement.

Qu'à cela tienne, s'il y a moins de deux ans qu'il avait démissionné de son poste de Maire, il ne l'avait pas fait de son mandat de conseiller municipal.

RETOUR ET RE-DEPART DE PIERRE BEDIER

Michel SEVIN démissionne donc et le conseil municipal réélit PIERRE BEDIER comme Maire de Mantes-la-Jolie.

Au cours du même mandat, PIERRE BEDIER est élu (en 2004) conseiller général du canton.

Il a de nouvelles ambitions politiques: remplacer FRANCK BOROTRA, le Président du Conseil général des Yvelines. Ce qu'il obtient.

Le problème c'est qu'il n'a pas le droit légalement de cumuler les deux fonctions de Maire de Mantes-la-Jolie et de Président du Conseil général des Yvelines.

Il démissionne donc à nouveau de son poste de Maire et se fait remplacer par MICHEL VIALAY que le Conseil municipal élit sans broncher.

Entre-temps, PIERRE BEDIER est rattrapé par la justice et est définitivement condamné par une peine de prison avec sursis à laquelle s'ajoute une inéligibilité de 6 ans.

L'ARRIVEE DE MICHEL VIALAY

En 2008, ne pouvant se représenter, il apparait néanmoins sur les affiches électorales municipales aux côtés de la tête de liste de la droite, MICHEL VIALAY, qui sera donc réélu Maire.

En 2014, MICHEL VIALAY est réélu Maire au deuxième tour (non sans avoir annoncé auparavant une "prise de guerre à gauche" que constitue notamment KHADIJA MOUDNIB qui devient alors Maire-adjointe).

Entre-temps, après quelques péripéties, PIERRE BEDIER a récupéré son mandat de Conseiller départemental (et de Président du Département).

En mai 2017, EMMANUEL MACRON est élu Président de La République sur l'air du "ni droite ni gauche".

De quoi donner des ailes à certains !

C'est le cas de KHADIJA MOUDNIB qui devient alors candidate de la nouvelle formation politique à l'élection législative qui suit et se place donc en rupture "officiellement" avec la majorité dont elle est maire-adjointe.

Elle est battue au deuxième tour par MICHEL VIALAY qui, du coup, est touché à son tour par la loi sur le cumul des mandats.

Ce denier retarde autant qu'il le peut sa démission de Maire jusqu'à la fin du recours qu'a intenté KHADIJA MOUDNIB contre son élection.

L'ARRIVEE DE RAPHAEL COGNET

C'était presque passé inaperçu pour les Mantais mais l'opposant de Limay qui n'arrivait pas à battre le Maire communiste sur l'autre rive de la Seine, avait en 2014 intégré la liste de MICHEL VIALAY.

Il était depuis maire-adjoint chargé du commerce (et singulièrement du marché du Val-Fourré qui allait bientôt défrayer la chronique judiciaire).

MICHEL VIALAY, touché par le cumul des mandats, démissionne donc de son poste de Maire et le Conseil municipal, sans que les Mantais ne soient consultés, élit RFAPHAEL COGNET comme Maire.

En 2020, lors des dernières élections municipales, la liste "RAPHAEL COGNET - PIERRE BEDIER" est majoritaire.

RAPHAEL COGNET est reconduit à son poste de Maire par le Conseil municipal.

CA SE GATE

Depuis ça se gâte.

PIERRE BEDIER a décidé de "faire la peau" à RAPHAEL COGNET.

Oh pas sur des désaccords de gestion: il n'y a pas une seule délibération qui n'a pas été votée par toute la droite locale !

C'est peut-être que PIERRE BEDIER n'aime pas "qu'on lui fasse de l'ombre" dans ce qu'il considère comme son fief électoral.

Alors il active "ses" élus qui lui doivent tout et qui ont toujours été une majorité à Mantes-la-Jolie.

Et le mélodrame factice que nous connaissons s'active à grands cris.

"Je t'aime moi non plus", "Démissionne", "Non, pas maintenant", "Ce n'est d'ailleurs pas certain", "Municipale partielle si mes 13 soutiens démissionnent mais le feront-ils ?" ...

Le tout avec le soutien du Parti socialiste local qui s'était déjà allié avec une partie de la droite lors des dernières municipales et a fini par perdre tous ses élus dans la région.

QU'EST-CE QUI A BOUGE A MANTES-LA-JOLIE ?

Si quelque chose a bougé, ce ne sont pas les pratiques politiciennes de la droite locale.

Comme on le voit, elle est malheureusement égale à elle-même.

Non, ce qui a bougé, c'est que ce qui se passait dans l'indifférence générale de l'électorat de droite ... ne passe plus !

Sans-doute les épurations sociales (regardez les destructions d'immeubles entre les deux gares) qui touchent maintenant les classes sociales qui se pensaient aisées ou les observations cruelles mais justes de la Chambre régionale des comptes y sont-elles pour beaucoup.

Est-ce un hasard d'ailleurs si une information judiciaire est enfin ouverte après le rapport de cette Chambre suite à notre signalement ou si PIERRE BEDIER, après m'avoir menacé de me faire taire en plein conseil municipal, a porté, plainte contre moi (plainte financée par la protection fonctionnelle du Département - autrement dit, il finance sa plainte par les impôts des Yvelinois).

LE PIEGE EST OUVERT A DROITE

Et le piège est à nouveau ouvert à droite comme si, élection partielle ou non, il s'agissait de choisir à droite un clan contre un autre.

Ce que certains veulent cacher c'est qu'il faut battre cette droite politicienne et cynique sur le fond si on veut vraiment changer les choses. ET IL NE PEUT PAS Y AVOIR DE RACCOURCI.

Et la perspective politique existe pour cela avec notre équipe municipale d'Union de la Gauche (faite à la base, sur le terrain) - VIVRE MIEUX A MANTES-LA-JOLIE.

Une équipe municipale qui refuse la division des Mantais et qui valorise le plaisir d'agir ensemble quels que soient nos quartiers, nos origines, nos couleurs, nos religions ou non ..., le tout sur des valeurs claires à gauche.

La droite se déchire. Nous, nous sommes unis et déterminés pour les Mantais.

Rejoignez-nous.

Marc JAMMET

Conseiller municipal et communautaire de Mantes-la-Jolie

Président du groupe VIVRE MIEUX A MANTES-LA-JOLIE

 

 

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