Mantes-la-Jolie. Cour des comptes. Police municipale (Conseil municipal du 30 novembre 2020).
Cour des comptes. Police municipale
(Conseil municipal du 30 novembre 2020).
Le rapport de la Cour des comptes a été présenté lors du conseil municipal du 30 novembre 2020.
La droite locale a noyé ce rapport après une présentation tendancieuse tendant à faire croire que tout allait bien et laissant penser qu'il s'agissait là des propres commentaires de la Cour des comptes.
Nous vous proposons d'ailleurs d'en juger sur pièce: vous trouverez en pièces jointes les deux documents - le rapport de la Cour des comptes pour ce qu'il est réellement et la présentation et les commentaires tendancieux dans un autre fichier.
Vous trouverez enfin l'intervention de Marc JAMMET à ce sujet.
Je regrette tout d’abord que vous fassiez de ce rapport une présentation qui n’est pas correcte.
Je ne vais pas reprendre tout de votre argumentation mais quelques points saillants.
Vous nous dites : « la Cour des comptes reconnaît l’efficacité du dispositif global de prévention et de sécurité comme en témoignent les données chiffrées avec une délinquance en baisse de 4,7% en 2018 ».
Mais ce n’est pas ce que dit la Cour des comptes !
Elle décrit le fonctionnement du CLSPD comme formel avec un document qui ne comporte ni perspectives ni objectifs qui pourraient faire l’objet d’un suivi au cours des exercices suivants – page 9.
Elle souligne que le programme mutualisé (communauté urbaine) de lutte contre la radicalisation a été mis en œuvre à Chanteloup-les-Vignes, Limay, Poissy, Les Mureaux mais pas à Mantes-la-Jolie (page 11).
Elle reprend la baisse statistique de 4,7% de la délinquance que vous évoquez en soulignant l’émergence d’une nouvelle délinquance devant laquelle les agents de prévention sont débordés avec comme conséquence qu’aussi bien la collectivité que les forces de sécurité de l’Etat se trouvent démunies et privées de la visibilité dont ils disposaient jusqu’à maintenant (en clair, les statistiques ne sont pas fiables).
Elle rappelle – et ce n’est pas au hasard – que les policiers municipaux restent des agents de police judiciaire et n’ont pas compétence en ce qui concerne le maintien de l’ordre et les contrôles d’identité. Chacune de leurs actions dans le domaine judiciaire doit être placée sous le contrôle d’un OPJ (officier de police judiciaire) ou bien du Parquet.
Tout cela pour vous dire qu’il n’est pas correct de faire dire à la Cour des comptes ce qu’elle ne dit pas !
Nous ne disons pas cela pour polémiquer à tout va mais parce que nous pensons qu’il faut regarder les situations en face si on veut y remédier.
D’autant que les rappels au droit ne sont qu’au nombre de deux. Il faudra bien-sûr y remédier mais, en soi et quitte à vous surprendre, ils ne constituent pas un scandale.
Plutôt que la polémique stérile en l’espèce, ce qui nous intéresse nous c’est LE SENS de l’action menée – et le débat qu’à notre avis il faut ouvrir en toute transparence.
On ne va pas tourner autour du pot : nous n’avons pas la même vision de la politique de sécurité à Mantes-la-Jolie.
Et quand Madame SY vous écrit que la police municipale devrait faire davantage de pédagogie et que vous lui répondez en l’espèce « ce n’est pas ce qu’on lui demande », eh bien nous, nous pensons que cela devrait faire partie de ses missions.
D’autant que le coût de la politique de sécurité n’est pas anodin – un peu plus de 3 millions d’euros en 2018 dont seulement un tiers a été consacré à la prévention (et cela chaque année). Ce n’est pas rien : 5 fois la cantine gratuite !
Nous pensons que les actions de prévention doivent être renforcées.
Nous pensons que la police municipale – maintenant qu’elle existe et au-delà de la réorientation de ses missions vers la prévention – doit être stabilisée et surtout pas précarisée ne serait-ce que pour préserver et développer les compétences des agents.
Nous pensons que ceux-ci devraient bénéficier d’une formation digne de ce nom. Vous vous rendez-compte quand même que pour 87 policiers municipaux qui se sont succédé et qui sont autorisés à porter des armes, ceux-ci n’ont bénéficié en 5 ans que de 20.000 euros consacrés à leur formation – soit 50 euros par agent et par année.
Pour finir, cela ne veut pas dire que nous nous pensons dans un monde idéal.
Monsieur MMADI est intervenu à propos des rodéos sauvages en moto cross illégaux. Je suis moi-même intervenu pour qu’une situation inadmissible cesse à proximité de la Tour Jupiter, pour que des dealers soient expulsés des locaux municipaux qu’ils occupaient ZAC Henri 4.
Nous estimons que la sécurité est un droit pour tous – et l’aspiration y est forte quelques soient les quartiers de notre ville.
Il faut pour cela que cela soit fait sérieusement – en se gardant bien des effets de manche.
Le rapport de la Cour des comptes tel qu'il est
La présentation de la droite locale