Marie Couette, syndicaliste et féministe (suite)
Repris du blog de Roger Colombier.
Suite de mon article du 24 mai 2023 et extraits de mon ouvrage Le travail des femmes autrefois jusque dans les années 1960
Marie Couette est l’unique femme à intervenir de la sorte dans l'Assemblée consultative. Or, si les délégués masculins l’applaudissent, aucune résolution n’est déposée en ce sens ; pire, une commission travaille pour augmenter les salaires, mais un abattement de 10% sur celui des femmes est adopté. Tollé de Marie Couette et des militantes de
L’abrogation de l’abattement sur les salaires féminins
A
A
Cette rubrique s’inscrit dans 2/3 d’une page, dans un journal qui n’en compte que huit. Le fond est l’expression d’une volonté syndicale et féministe, avec des reportages sur le travail des femmes, des articles sur leurs revendications. Les questions pratiques n’occupent qu’une sous rubrique.(...)
Dans la Vie Ouvrière, dès
Le 22 octobre 1945, l’Assemblée constituante dissoute, les élections législatives donnent le PCF, premier parti de France avec 148 députés. Le général de Gaulle forme un gouvernement en fonction des résultats électoraux, mais en minorant la force des communistes.
Tout à son devoir de relever
Une délégation, Marie Couette, Georgette Bodineau et Alice Brisset, anciennes de
Le contexte politique et syndical, dans cet après-guerre, est un compromis permanent. Le refus de
Entrée à
Au 26ème congrès confédéral, du 8 au 12 avril 1946, Marie Couette est élue secrétaire confédérale et
Une conférence nationale de la main d’œuvre féminine va se tenir le 14 avril. Elle élit une direction de 8 membres dont Marie Couette est la secrétaire.
Mais dès le 19 novembre 1945, elle a adressé à toutes les unions départementales une circulaire demandant la création d’une commission féminine. (...) Elle est soutenue par Benoît Frachon qui insistait en septembre 1945 : « Pourquoi la famille envisagerait qu’une de ses composantes fut, en quelque sorte, exclue d’une partie de la vie collective et astreinte uniquement aux travaux domestiques, impropres à l’évolution de la femme. »
Or, la situation se tend politiquement et à l’intérieur de
En janvier 1946, le général de Gaulle a démissionné de la présidence du gouvernement et le socialiste Félix Gouin (1884-1977) le remplace. Un projet de Constitution est soumis au suffrage universel, pour une Assemblée nationale unique et la suppression du Sénat. Elle a l’aval du PCF et de
Dans
Le PCF est entravé dans son action par le gouvernement dirigé par le MRP. Toutefois, Ambroise Croizat, ministre communiste du Travail, signe un décret abolissant l’abattement de 20% sur les salaires féminins, revendication première de Marie Couette, le 30 juillet 1946. Cela va être la dernière action ministérielle d’ordre salarial d'Ambroise Croizat. A l’automne, il est placé sous la tutelle du ministre MRP des Finances en matière de salaires.
Les femmes dans
Elles ne sont pas toutes favorables aux idées de Marie Couette.
Le congrès des Métaux, la plus puissante fédération pourtant acquise à la majorité confédérale, en est un exemple en mars 1946. Une déléguée dit que « le salaire de la femme est une part prise sur celui de l’homme » ; elle s’oppose à l’égalité salariale entre homme et femme pour ne pas diminuer le salaire du chef de famille. (...)
Le congrès de
Concernant le travail des femmes, l’égalité des salaires a été obtenue avec les hommes, depuis le décret du 30 juillet 1946 ; pour autant, les ouvrières de l’agriculture en sont exclues et par le déclassement du travail féminin dans certaines industries, reviennent des abattements de 5 à 10% à l’encontre des femmes, par manque de mobilisation des travailleurs, femmes et hommes, pour obtenir cette égalité ou la faire respecter. Il est aussi constaté l’inégalité des femmes devant la formation professionnelle, quand elles ne subissent pas une « opposition ironique de la part des hommes, lors de leur prise de fonction à l’entreprise ». (...) Le tableau est plus désastreux pour l’accès à la maîtrise, même dans les entreprises où les femmes sont majoritaires.
Au niveau confédéral, seules 8 fédérations ont une femme dans leur direction. Aussi, le congrès s’engage à ce que les femmes puissent accéder à « toutes les formes de l’activité nationale (manuelle et intellectuelle), aussi bien dans la vie du pays que dans celle de nos organisations syndicales ».
Or, la situation politique et sociale a ébranlé l'audience de la CGT dans le pays. En mai 1947, les ministres communistes ont été chassés du gouvernement ; des grèves ont été un échec ; en décembre 1947, Léon Jouhaux et 4 dirigeants nationaux forment la CGTFO en avril 1948 ; les élections d’avril 1947 pour les représentants ouvriers à
Marie Couette est réélue comme secrétaire confédérale, chargée du travail des femmes en particulier et mandatée au Bureau international du travail. Or, elle démissionne en cours de mandat, ses forces et sa santé ne lui permettant pas d’assumer toute son envie et ses fonctions. (...) Elle se retire dans son Indre natale, où elle décède le 5 octobre 1974.
Marie Couette est l’unique femme à intervenir de la sorte dans l'Assemblée consultative. Or, si les délégués masculins l’applaudissent, aucune résolution n’est déposée en ce sens ; pire, une commission travaille pour augmenter les salaires, mais un abattement de 10% sur celui des femmes est adopté. Tollé de Marie Couette et des militantes de
L’abrogation de l’abattement sur les salaires féminins
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Cette rubrique s’inscrit dans 2/3 d’une page, dans un journal qui n’en compte que huit. Le fond est l’expression d’une volonté syndicale et féministe, avec des reportages sur le travail des femmes, des articles sur leurs revendications. Les questions pratiques n’occupent qu’une sous rubrique.(...)
Dans la Vie Ouvrière, dès
Le 22 octobre 1945, l’Assemblée constituante dissoute, les élections législatives donnent le PCF, premier parti de France avec 148 députés. Le général de Gaulle forme un gouvernement en fonction des résultats électoraux, mais en minorant la force des communistes.
Tout à son devoir de relever
Une délégation, Marie Couette, Georgette Bodineau et Alice Brisset, anciennes de
Le contexte politique et syndical, dans cet après-guerre, est un compromis permanent. Le refus de
Entrée à
Au 26ème congrès confédéral, du 8 au 12 avril 1946, Marie Couette est élue secrétaire confédérale et
Une conférence nationale de la main d’œuvre féminine va se tenir le 14 avril. Elle élit une direction de 8 membres dont Marie Couette est la secrétaire.
Mais dès le 19 novembre 1945, elle a adressé à toutes les unions départementales une circulaire demandant la création d’une commission féminine. (...) Elle est soutenue par Benoît Frachon qui insistait en septembre 1945 : « Pourquoi la famille envisagerait qu’une de ses composantes fut, en quelque sorte, exclue d’une partie de la vie collective et astreinte uniquement aux travaux domestiques, impropres à l’évolution de la femme. »
Or, la situation se tend politiquement et à l’intérieur de
En janvier 1946, le général de Gaulle a démissionné de la présidence du gouvernement et le socialiste Félix Gouin (1884-1977) le remplace. Un projet de Constitution est soumis au suffrage universel, pour une Assemblée nationale unique et la suppression du Sénat. Elle a l’aval du PCF et de
Dans
Le PCF est entravé dans son action par le gouvernement dirigé par le MRP. Toutefois, Ambroise Croizat, ministre communiste du Travail, signe un décret abolissant l’abattement de 20% sur les salaires féminins, revendication première de Marie Couette, le 30 juillet 1946. Cela va être la dernière action ministérielle d’ordre salarial d'Ambroise Croizat. A l’automne, il est placé sous la tutelle du ministre MRP des Finances en matière de salaires.
Les femmes dans
Elles ne sont pas toutes favorables aux idées de Marie Couette.
Le congrès des Métaux, la plus puissante fédération pourtant acquise à la majorité confédérale, en est un exemple en mars 1946. Une déléguée dit que « le salaire de la femme est une part prise sur celui de l’homme » ; elle s’oppose à l’égalité salariale entre homme et femme pour ne pas diminuer le salaire du chef de famille. (...)
Le congrès de
Concernant le travail des femmes, l’égalité des salaires a été obtenue avec les hommes, depuis le décret du 30 juillet 1946 ; pour autant, les ouvrières de l’agriculture en sont exclues et par le déclassement du travail féminin dans certaines industries, reviennent des abattements de 5 à 10% à l’encontre des femmes, par manque de mobilisation des travailleurs, femmes et hommes, pour obtenir cette égalité ou la faire respecter. Il est aussi constaté l’inégalité des femmes devant la formation professionnelle, quand elles ne subissent pas une « opposition ironique de la part des hommes, lors de leur prise de fonction à l’entreprise ». (...) Le tableau est plus désastreux pour l’accès à la maîtrise, même dans les entreprises où les femmes sont majoritaires.
Au niveau confédéral, seules 8 fédérations ont une femme dans leur direction. Aussi, le congrès s’engage à ce que les femmes puissent accéder à « toutes les formes de l’activité nationale (manuelle et intellectuelle), aussi bien dans la vie du pays que dans celle de nos organisations syndicales ».
Or, la situation politique et sociale a ébranlé l'audience de la CGT dans le pays. En mai 1947, les ministres communistes ont été chassés du gouvernement ; des grèves ont été un échec ; en décembre 1947, Léon Jouhaux et 4 dirigeants nationaux forment la CGTFO en avril 1948 ; les élections d’avril 1947 pour les représentants ouvriers à
Marie Couette est réélue comme secrétaire confédérale, chargée du travail des femmes en particulier et mandatée au Bureau international du travail. Or, elle démissionne en cours de mandat, ses forces et sa santé ne lui permettant pas d’assumer toute son envie et ses fonctions. (...) Elle se retire dans son Indre natale, où elle décède le 5 octobre 1974.