Transition écologique à Mantes-la-Jolie ? Restez "Assises" !
Les premiers enseignements de ces assises, relevés d'ailleurs par un hebdomadaire local, sont tout d'abord qu'elles n'ont pas attiré la foule des grands jours.
Comment d'ailleurs aurait-il pu en être autrement ?
Nous avions proposé d'être partie prenante de la construction même de ces assises et d'associer les associations et les citoyens que cela intéressent à leur élaboration.
Nous nous sommes attirés la réponse cinglante de Madame la Maire-adjointe en charge du projet: "vous serez invités au même titre que les autres aux" différents ateliers que JE souhaite ouvrir".
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Autrement dit: "circulez, il n'y a rien à voir !"
C'est donc un cabinet privé qui s'est occupé du projet.
Au total 10 réunions plus ou moins publiques:
- une réunion le 25 septembre au cinéma privé CGR pour lancer l'opération et une réunion le 27 novembre prochain pour clôturer cette dernière les deux sur "réservation conseillée".
- 8 ateliers ou visites aux places limitées (combien ? Rien n'a été communiqué) et sur réservation obligatoire.
On nous a ainsi annoncé qu'il fallait "intensifier la place accordée à la Nature dans l'aménagement du territoire".
Fort bien mais comment expliquer que "l'éco-quartier" (abandonné en 2014) entre Mantes-la-Jolie et Rosny-sur-Seine (6.000 logements au-dessus d'un gazoduc type "mer du Nord") a failli être relancé par le Conseil départemental des Yvelines avec l'accord de la municipalité ("c'est une décharge" nous avait répliqué la Maire-adjointe, visiblement peu au fait de la faune et de la flore qui s'y sont développés depuis des dizaines d'années), que les projets se sont succédés avenue du Général De Gaulle (entrée de ville côté Rosny) et étaient tous concédés à des promoteurs privés (notre proposition de laisser la place à un espace naturel et boisé au Val-Fourré a été rejetée d'un revers de main méprisant) ou encore, dernièrement, la vente de l'espace "Hélène Touvay" rue de la Sangle à un promoteur immobilier de luxe qui va le bétonner et éloigner une crèche de proximité ?
Ou que la ZAC des Bords de Seine a été édifiée en toute connaissance de cause sur une zone classée inondable ?
Pourtant les études les plus sérieuses démontrent que l'implantation ou la sauvegarde d'espaces verts au sein des villes contribue à faire baisser la température lors des périodes de canicule que le réchauffement climatique rend de plus en plus fréquentes.
Peut-on ne voir cette problématique que sous cet angle unique ?
Certains avaient évoqué un concept "d'écologie punitive" pour mieux la refuser.
Combien de Mantais sont-ils livrés à des propriétaires sans scrupules qui leur louent des logements, véritables passoires thermiques (mal isolés et qui font exploser chaque hiver le coût du chauffage - notamment au Centre-Ville) ?
Peut-on les désigner du doigt en leur intimant l'ordre de "consommer moins" alors que parents et enfants ont froid chaque année par manque de moyens ?
ET PUIS IL Y A L'EAU ...
L'eau à Mantes-la-Jolie (comme partout ailleurs dans les communes de la GPSEO à l'exception de Limay) est concédée à des multinationales privées (Véolia et Suez notamment).
Par soucis de rentabilité financière (et de profits !) les canalisations sont mal entretenues (avec à la clef des millions de litres d'eau traités, payés par les consommateurs et ... perdus), l'eau est traitée à l'eau de javel parce que cela revient moins cher qu'un véritable traitement écologique naturel.
Et peut-on mettre tous les consommateurs à la même enseigne quand le DROIT A L'EAU n'est pas établi pour tout le monde ?
N'y-a-t-il pas à regarder du côté de Limay (gestion en régie municipale) qui a instauré un quota d'eau gratuite pour gratuite, une augmentation du prix au-delà d'un certain seuil et une taxe sur les entreprises qui demeurent - et de très loin ! - les plus grosses consommatrices ?
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On pourrait également ajouter la défense des services publics de proximité (et je pense bien entendu à la CPAM de Mantes-la-Jolie mais aussi à notre hôpital (dont certains services fermés obligent à se rendre à Poissy), au véritable désert médical que nous subissons dans la région (et qui nous oblige à nous rendre de plus en plus loin pour consulter), au développement de notre activité culturelle locale, à nos écoles que la municipalité veut regrouper ...) ?
Sans oublier la défense et le développement des entreprises qu'il nous reste - comme Renault-Flins, Adient, Dunlopillo ... - qui permettent non seulement de préserver les conditions d'emploi en limitant le temps de trajet domicile-travail et donc sources d'économies d'énergie plutôt que de favoriser "les autoroutes urbaines" que prône le Président du Conseil Départemental des Yvelines ?
J'ouvre et je referme la parenthèse mais elle me tient à coeur: combien d'émissions de CO2 pour détruire des dizaines de maisons en bon état et les remplacer par des immeubles de luxe de Mantes-Station à la place Delattre de Tassigny ?
Du coup, ces assises apparaissent pour ce qu'elles sont: "un coup d'épée dans l'eau" pour ce qui est de l'écologie, un énième "coup de comm" pour une droite locale qui tente d'instrumentaliser une véritable aspiration à un autre développement de notre commune, plus soucieuse - enfin ! - de notre environnement.
Marc Jammet
Conseiller municipal et communautaire
Président du groupe municipal "Vivre Mieux à Mantes-la-Jolie"