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Le blog de Marc Jammet.

Le Parisien. Malaise aux urgences de Mantes-la-Jolie

4 Mai 2019, 08:52am

Publié par Marc Jammet

Depuis la parution de cet article, les personnels de santé ont décidé la reconduction de leur mouvement.

Les infirmières de ce service de l’hôpital ont lancé un mouvement de grève reconductible pour réclamer plus de moyens et de personnels.

 
 
 

Epuisées. Les infirmières du service des urgences de l’hôpital François-Quesnay de Mantes-la-Jolie ont entamé un mouvement de grève ce jeudi. Elles ont lancé cette action à l’appel des syndicats FO, CGT et CFE-CGC afin de dénoncer un manque criant de moyens.

Bien que grévistes, les infirmières étaient assignées. Ainsi elles étaient présentes pour assurer l’accueil des patients mais un sparadrap, portant l’inscription « infirmière en grève » était collé dans le dos de leur blouse. Et afin de sensibiliser les visiteurs qui rendaient visite à des proches, une distribution de tracts a été menée devant l’entrée de l’établissement qui couvre un bassin de santé de 200 000 habitants. « Nous nous battons pour obtenir plus de moyens humains pour limiter le temps d’attente et pour que la pénibilité de notre travail soit reconnue, est-il mentionné sur le document. Un soignant épuisé ne sera pas efficace. »

 

«Le service est configuré pour 17 000 passages par an or on en totalise 46 000»

Car les infirmières des urgences sont à bout. « C’est l’enfer », alerte une représentante du collectif Action santé. Les chiffres sont en effet révélateurs. « Le service est configuré pour 17 000 passages par an or on en totalise 46 000, indique Bernard Landais (FO), aide-soignant. A ce jour, l’unité compte 35 infirmières et il en faudrait 48. »

Cette situation est lourde de conséquence pour les personnels. Faute de remplaçants, les employés accumulent les heures supplémentaires. « On nous demande tous les jours de faire des heures sup, indique une infirmière. Le nombre mensuel d’heures en plus oscille entre 24 et 36 heures pourtant la législation autorise seulement 15 heures par mois. »

 

Une banderole a été accrochée dans le couloir du service : « Urgences en souffrance ». Cela afin d’attirer l’attention des patients. « Nous sommes continuellement victimes d’incivilités et d’agressions verbales, les gens se plaignent du temps d’attente, reprend une autre. Certains malades sont pris en priorité mais d’autres peuvent attendre jusqu’à 6 heures après avoir été accueillis. »

Alors que le service est déjà engorgé, la pénurie de généralistes qui s’intensifie au fil des années amplifie le phénomène. « Les malades qui ont une forte fièvre ou des douleurs intenses ont besoin d’un avis médical, c’est de la médecine générale, pas des urgences, souligne Bernard Landais. Mais si la situation s’est dégradée, ce n’est pas de la faute des patients. »

La direction reconnaît «des conditions de travail difficiles»

Les grévistes ont reçu le soutien des membres de la section du parti communiste de Limay. « La désertification médicale dans les villes du Mantois conjuguée au manque de moyens aux urgences génèrent une situation inacceptable et dangereuse pour les patients, insiste Eric Roulot (PC), le maire de Limay. Lors de sa dernière allocution le Président de la République a déclaré vouloir renforcer le pouvoir des maires sur cette question fondamentale. Passons de la parole aux actes ! »

De son côté, la direction de l’établissement salue « le professionnalisme » des personnels et reconnaît « des conditions de travail difficiles ». Un point de la situation a eu lieu l’après-midi avec les grévistes. « Nous avons proposé un renforcement des personnels soignant et la mise en place d’un dispositif de sécurité », indique-t-elle. Les grévistes, qui se sont réunis en assemblée générale ce jeudi soir, ont finalement décidé... de ne pas décider : « Au vu des dernières propositions de la direction, le personnel va se réunir durant la nuit et décidera de la suite à donner au mouvement ce vendredi matin », relate Bernard Landais, au nom de l’intersyndicale.

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