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Le blog de Marc Jammet.

Mantes-la-Jolie. Il y a 27 ans, Aîssa Ihich.

30 Mai 2018, 07:51am

Publié par Marc Jammet

28 mai 1991. A l'époque, jeune secrétaire de la section de Mantes-la-Jolie du PCF, j'écrivais ce communiqué de presse pour l'Humanité.

C'est que le Week-end précédent, Mantes-la-Jolie s'était enflammée à partir de la sortie de la patinoire à Mantes-la-Jolie.

Et les forces de police avaient réagi … en arrêtant tous les jeunes - surtout quand ils se dirigeaient vers le Val-Fourré (dont Aïssa Ihich, le fils d'un de nos camarades, qui rentrait de son travail et qui laissa sa vie parce qu'en garde à vue la Ventoline dont il avait besoin lui avait été refusée).

Ce communiqué était la première réaction de notre section (que je viens de retrouver sur le site Internet de l'Humanité qui met progressivement en ligne ses archives). Je vous laisse le découvrir.

Aïssa Ihich est mort. 19 ans, lycéen à Mantes-la-Jolie, il exerçait un emploi le week-end. Il avait été interpellé samedi soir lors des événements intervenus au centre commercial principal du Val Fourré, et placé en garde à vue.

Quelles que soient les circonstances, la mort d'un jeune de 19 ans ne peut que révolter l'ensemble de la population.

En l'état actuel des informations disponibles, de nombreuses zones d'ombre subsistent dans cette affaire.

Qui a été arrêté samedi et dimanche soir?

Des témoignages concordent pour affirmer de nombreuses arrestations arbitraires.

Aïssa a-t-il vraiment participé aux dégradations alors qu'il rentrait chez lui?

Enfin et surtout, a-t-on refusé à Aïssa les médicaments dont il avait besoin pour soigner son asthme chronique?

Toute la lumière doit être faite sur cette affaire.

Nous comprenons la peine et la colère de ses parents, de ses amis et des jeunes du Val Fourré.

Nous la partageons.

Ils ont raison quand ils réclament justice.

La mort d'un jeune ne peut être acceptée.

Des explications claires doivent être fournies par les pouvoirs publics sur les conditions de cette garde à vue et les circonstances réelles de ces interpellations.

En même temps, nous appelons l'ensemble de la jeunesse à ne pas tomber dans le piège de l'engrenage de la violence.

Celui-ci ne pourrait servir qu'à faire le jeu de ceux qui veulent diviser la population, développer les idées d'exclusion et de racisme.

Jeunes et adultes, Français et immigrés, c'est ensemble et unis, en rejetant la provocation, d'où qu'elle vienne, que nous pourrons résoudre les problèmes.

Le gouvernement doit répondre sur le fond aux problèmes posés.

Moins que jamais, la population ne peut se contenter d'envolées lyriques, de demi-mesures.

Chômage, travail précaire, dégradation des conditions d'études sont le ferment de cette situation.

Assez de tergiversations.

Il faut maintenant mettre en oeuvre les vraies solutions.

L'emploi, la réindustrialisation, avec en premier lieu l'arrêt des 1.162 licenciements prévus chez Renault, l'embauche et la formation immédiate de 500 jeunes du Val Fourré dans cette entreprise, des moyens réels pour l'école, des conditions décentes de logement, la mise en place d'ilôtiers et la création d'un commissariat de police dans le quartier pour prévenir la délinquance, mais aussi la réprimer afin que soit assurée la protection des personnes et des biens».

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