Mantes-la-Jolie. Que se cache-t-il derrière les jardins familiaux rue Nungesser et Coli?
Ca a failli passer comme une lettre à La Poste (enfin du temps où le service public n'était pas mis en cause): à une voix près (la mienne puisque j'ai refusé de participer au vote n'ayant pas eu de réponse à mes questions), le défrichement de pratiquement un hectare de forêt en vue de la création de 32 jardins familiaux rue Nungesser et Coli a été votée par le Conseil municipal du 20 novembre dernier.
Première surprise. Les élus votent le 20 novembre mais ... le maire (sous la signature de Madame Bloc'h, conseillère municipale déléguée au fleurissement, espaces verts et jardins partagés) a déjà fait la demande auprès du Ministère chargé de l'environnement depuis ... le 13 novembre. Une semaine donc avant que les élus n'en soient officiellement informés et ne soient appelés à donner leur avis !
Deuxième surprise. A la question de Nathalie Coste, interrogeant le maire sur l'implantation prévue ou non de composteurs, le maire lui répond ne pas savoir.
Pourtant la demande officielle (déjà citée) comporte en toutes lettres ces indications: il y aura des abris de jardins mais aussi (un peu plus loin dans le document) des composteurs.
Troisième surprise. La zone à défricher (dans l'ex-ZAC de l'écoquartier fluvial heureusement mort-née) ne comportera pas de parkings. La municipalité déclare (toujours dans le même document qu'elle n'a pas transmis aux élus) qu'on s'y rendra à pied, en vélo ou en transports en commun "pour y cultiver des légumes". Sans-doute les futurs jardiniers les mangeront-ils sur place.
Quatrième surprise. Cette zone, propriété de la Ville, avait fait l'objet d'aménagements paysagers (cheminements, plantations) au moment de la création du bassin d'aviron.
Laissée depuis, à l'abandon, elle était rapidement devenue une zone de non droit accumulant gravas et accueillant même de la prostitution.
J'avais, il y a maintenant une dizaine d'années, dénoncé les dépôts sauvages par ... la municipalité elle-même (en face du Centre technique municipal).
Cette zone est donc sans-doute polluée et devra donc faire l'objet d'une dépollution plus que sérieuse des sols pour qu'elle devienne exploitable du point de vue de jardins familiaux.
Cinquième surprise. Toujours dans ce document la Ville n'évoque à aucun moment cette dépollution mais un "apport de terres cultivables". Pour un dépôt sur les terres polluées ?
Sixième surprise. Le coût n'est jamais abordé.
Pourtant, ne serait-ce que pour respecter la réglementation actuelle, la Ville doit envisager la dépollution des terres, l'apport de terres végétales, l'édification des abris-jardins et des composteurs qu'elle prévoit sans parler de la division du terrain en 32 lots ...
La municipalité est-elle donc si riche qu'elle puisse dépenser sans compter pour un résultat connu d'avance ou cela n'est-il qu'un effet d'annonce (de plus)?
Vous trouverez, ci-dessous, la première page de la demande faite par la municipalité et l'emplacement (carte) de cette zone. La demande exhaustive (en PDF) étant trop volumineuse pour être copiée ici peut vous être envoyée sur demande.
En outre, je tiens à remercier l'un de mes contacts (qui se reconnaîtra) qui m'a grandement aidé à la réalisation de cet article (et d'autres)