Mantes-la-Jolie. Conseil municipal "à chaud". De l'élection du maire à la mise à mort du CAC Georges Brassens
La salle du Conseil était bondée.
Il faut dire que la droite yvelinoise avait battu le rappel – à commencer par le Président de la communauté urbaine et le maire de Poissy, histoire sans-doute de rappeler que tout ne se décidait pas à Mantes-la-Jolie.
Un intérêt pour Mantes-la-Jolie toutefois limité dans le temps si l’on en juge par le départ « presque précipité » des élus « extérieurs » et des adhérents LR de la région mantaise dès l’extinction des appareils photos.
Election
Un nouveau maire de droite
La loi obligeait Michel Vialay à démissionner de sa fonction de maire, c’est ce qu’il a donc fait (il reste néanmoins conseiller municipal).
Ultra-majoritaire de par le mode de scrutin (35 élus sur 43) au conseil municipal, la droite a donc choisi en son sein un nouveau maire, Raphaël Cognet.
Il n’y avait là aucun suspense.
La seule surprise fut peut-être la candidature de Joël Mariojouls au nom du groupe « Ensemble pour une gauche citoyenne ».
Pour ma part, j’ai regretté de ne pas en avoir été informé, ni d’avoir pu en discuter.
Autant regarder les choses en face. Cela met en lumière le gros problème de l’opposition municipale qui ne sait pas accepter ses différences et en débattre tranquillement.
A mon avis, se positionner pour savoir « qui dirigera cette opposition – voire une future liste » est loin d’être essentiel aux yeux de la population mantaise.
Je crois qu’il y a beaucoup de travail à produire pour crédibiliser l’opposition de gauche, construire avec les citoyens des propositions alternatives et retrouver la confiance de la population.
Il restait à voter.
Face à Raphaël Cognet, j’ai donc annoncé que je votais contre la droite.
Mon vote a donc été à Joël Mariojouls qui a recueilli les 8 voix de l’opposition.
Un maire, 12 adjoints, 4 conseillers municipaux délégués : autant d’indemnités
On aurait pu gagner 100.000 euros
Pour la petite histoire rappelons que les indemnités sont liées à la population de la commune.
De surcroît, la loi prévoit que, parce que Mantes-la-Jolie est chef-lieu d’arrondissement et qu’elle perçoit la dotation de solidarité urbaine (en clair, reconnue ville pauvre), ces indemnités peuvent être sur-valorisées (environ 5.000 euros pour le maire, 2.000 par adjoint).
J’ai rappelé que ces indemnités maximum n’était pas une obligation légale.
J’ai donc formulé à nouveau ma proposition de diminuer le nombre d’adjoints de 12 à 10 et de réduire de 30% les autres indemnités.
Cela nous ferait économiser 100.000 euros annuels qui seraient bien plus utiles pour répondre aux besoins des Mantais.
En ce qui concerne le nombre d’adjoints, la droite elle-même a fait la démonstration que c’est possible en ne remplaçant pas pendant 6 mois les deux adjoints « République en marche » qui avaient démissionné (dont l’adjoint aux finances).
Qu’à cela ne tienne ! La droite a tranquillement élu 12 adjoints (dont l’une chargée du « fleurissement de la Ville) et fixé les indemnités au taux maximum … pour le maire, les adjoints et les 4 élus délégués (soit 17 indemnités pour 35 élus de droite).
CAC Georges Brassens.
« la ville m’a tuer »
J’ai dénoncé à nouveau la casse du CAC Georges Brassens ainsi que les pratiques inadmissibles de l’exécutif municipal : mensonges (un audit qui n’existe pas), insultes (salariés taxés d’incompétents, une grève assimilée à « une prise d’otages »), cynisme quand l’adjoint à la culture évoque ces salariés « qui ne seront pas les premiers à aller pointer à Pole-Emploi ».
Cynisme encore quand trois jours avant le Conseil, la Ville fait paraître une offre d’emploi pour gérer la réservation des salles alors qu’elle vient de mettre 10 salariés sur le carreau.
Pour « faire bonne mesure », j’ai également condamné le choix fait par le mare de Magnanville et le Président des « 4 Z’arts » entre les valeurs qu’ils disaient défendre et une complicité sournoise avec ce qui s’est passé à Mantes-la-Jolie.
Périmètres scolaires
A nouveau modifiés
Ils vont à nouveau être modifiés à la prochaine rentrée scolaire du fait de l’agrandissement de l’école Uderzo.
Non seulement les élus n’ont pas été informés des modifications apportées (et ceux qui ont voté pour ont donc « donné un chèque en blanc ») mais je considère toujours que l’agrandissement de cette école, plutôt qu’une ou deux créations nécessaires au Centre-ville et à Gassicourt, est une erreur.
Laîcité
La Ville institution bancaire ?
Le maire a accepté que l’achat des locaux par l’école privée Eva de Vitray se réalise maintenant sur 10 ans au lieu de 5 (sorte de leasing avec un taux d’intérêt de 2,5%).
J’ai voté contre.
La Ville n’a pas à se substituer à une banque et contribuer indirectement au financement d’un établissement confessionnel.
C’est une entorse à la laïcité.
Marchands de sommeil.
Un outil municipal à aiguiser
La Ville s’est enfin dotée d’un outil contre les marchands de sommeil.
Il faudra désormais aux propriétaires une autorisation municipale avant qu’ils ne puissent mettre leur bien en location.
C’est une bonne chose et j’ai voté pour.
Cependant « ce filet à requins » comporte malheureusement trop de brèches : les biens déjà loués et ceux disposant d’un certificat de conformité délivré après 2004 ne sont pas concernés.
ZAC Mantes-Université.
Et je remets 800.000 euros dans le nourrain
La Ville a acquis quatre locaux commerciaux pour un peu plus de 800.000 euros.
Quoiqu’en dise la droite, le fond du problème est que la Ville a garanti aux promoteurs immobiliers la vente de ces locaux … qui ne se vendent pas.
Et elle doit donc mettre la main à la (notre ?) poche.
De quoi faire réfléchir à d’autres opérations en cours.
Question orale
Pour un conseil municipal de jeunes
Comme je m’y étais engagé auprès du collectif « Plumes de Mantes », j’ai à nouveau fait écho à leur proposition.
Le maire a répondu « non » mais « peut-être pas définitivement » a-t-il précisé (négociations ?).
Vous trouverez, ci-dessous, le texte de ma question orale que j’ai pu, cette fois, résumer moi-même.
Comme chacun des élus et à l'occasion de l'élection d'un nouveau maire, j'ai été à nouveau interpellé par un collectif de jeunes (Plumes de Mantes), inquiets devant l'ampleur de l'exclusion sociale à Mantes-la-Jolie et du peu d'instances de décisions participatives, voire même d'écoute.
D'où leur proposition de la création d'un conseil municipal de jeunes. Un conseil municipal de jeunes qui ne serait pas un conseil municipal des enfants (de l'autorité de l'Education nationale) mais représentant la jeunesse de notre ville.
Un conseil municipal de jeunes, élu par les jeunes eux-mêmes, dont il resterait à préciser les contours mais qui se refuse à servir de prétexte ou de bonne conscience pour ne rien faire d'autre.
Bien au contraire, selon la démarche qu’ils précisent, un tel conseil serait élu par les habitants et associé à la réflexion préalable aux décisions.
Un dispositif jugé "dangereux" sans-doute pour certains élus mais qui n'est que "dérangeant" - ce qui après tout est une très bonne chose pour un élu, à mon sens.
Pouvez-vous nous informer de votre position à ce sujet ?