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Le blog de Marc Jammet.

Mantes la Jolie. Réforme territoriale et élection départementale

3 Mars 2015, 22:20pm

Publié par Marc Jammet

Mantes la Jolie.  Réforme territoriale et élection départementale

Chaque mardi, jusqu’au premier tour, les candidats communistes organisent des réunions citoyennes de campagne autour d’un thème.

Mardi 10 mars, c’est autour du thème « Combattre vraiment la droite et l’extrême-droite » que le débat sera organisé.

 

Mantes la Jolie.

Réforme territoriale et

élection départementale

 

Pourquoi avoir choisi ce thème ?

 

Bien entendu, parce que cette réforme a un impact sur les élections départementales (cantons moins nombreux, plus étendus et représentés chacun par un binôme de candidats) mais aussi parce que cette réforme porte en elle un changement beaucoup plus profond qu’il n’y parait à première vue.

 

LE PROJET DU GOUVERNEMENT.

 

  • Les régions. Elles passent de 22 à 13.
  • Les assemblées départementales. Disparition dans les métropoles (Paris-Lyon-Marseille-Toulouse …) et, pour le reste, restriction des compétences et des dotations de l’Etat.
  • Communautés d’agglomération. Minimum 200.000 habitants en Ile-de-France.

 

POUR FAIRE DES ECONOMIES ?

 

C’est faux, sauf à imaginer une seule médiathèque pour 400.000 habitants par exemple.

D’ailleurs il suffit de considérer les Yvelines. Pour les départementales on passe de 39 cantons avec un représentant chacun à 21 cantons avec un binôme, c’est-à-dire de 39 conseillers généraux à 42 conseillers départementaux.

Bien sûr, des économies sont possibles à la marge : sabrer dans les effectifs publics mais ce n’est pas là l’objectif principal recherché.

 

L’OBJECTIF RECHERCHE :

METTRE NOTRE PAYS « A L’HEURE DE L’EUROPE ».

 

En gros, pour la capitalisme, 36.000 communes c’est beaucoup trop et il a besoin de mettre les territoires en concurrence entre eux au profit des entreprises – pour améliorer « leur compétitivité ».

 

LES CONSEQUENCES.

 

  • Moins de lieux de pouvoir de proximité.

 

Ce qui était jusqu’à présent une particularité et une véritable richesse démocratique.

On a déjà vu même des maires de droite s’opposer à des projets poussés par leur population.

C’est le cas par exemple de l’écoquartier fluvial. Tout simplement la droite à Rosny avait besoin de s’y opposer pour gagner la mairie et il ne lui est plus possible maintenant de se renier devant ses électeurs.

Avec cette réforme c’en serait fini. Car ce qu’ils ne disent pas, c’est qu’avec les futures communautés d’agglomération, les municipalités perdraient immédiatement leurs compétences en urbanisme.

Autrement dit, ce que nous avons obtenu avec la suspension du projet ne serait plus possible.

 

  • Des augmentations d’impôts et/ou des réductions des services publics.

 

La mise en concurrence des territoires cela veut dire quoi ?

 

Que chacun de son côté va essayer d’offrir de meilleures conditions aux entreprises. Cela veut dire moins chères. Cela veut dire moins de rentrées financières auxquelles va s’ajouter la décision du gouvernement de réduire ses propres dotations.

 

Moins de rentrées financières implique plusieurs choses : soit on va réduire les services publics, soit les rendre payants, soit augmenter les impôts … soit les trois.

 

Traitement des ordures ménagères – CAMY. Le ramassage a été pratiquement réduit de moitié depuis le 1° janvier – avec une taxe payée à 150% pour les 5 communes du canton.

 

Traitement des ordures ménagères – Les Mureaux. Il était financé partiellement par la municipalité. Elle a intégré une communauté de communes au 1° janvier. La municipalité vient de se désengager. Non seulement la collecte a été réduite mais la taxe fait un bond de … 72% !

 

La probabilité d’une nouvelle ligne d’imposition locale.

C’est quoi ?

Quand vous recevez vos feuilles d’imposition locale, vous avez plusieurs colonnes dont les chiffres vont s’additionner : la part communale, la part départementale prélevée par la communauté qui le lui reverse, le traitement et la collecte des ordures ménagères en foncier.

Cela, c’est ce qui se passe à la CAMY parce qu’elle est entièrement financée par ce qui remplace la taxe professionnelle.

Mais ce n’est pas le cas partout. Par exemple la CA2RS (communauté d’agglomération des deux rives de la Seine – Chanteloup-Carrières-sous-Poissy) est financée par une imposition directe … qui a fortement augmenté ces dernières années.

Une fois les 6 communautés regroupées, il y aura détermination des compétences mais aussi des financements.

Et le plus probable est que cette nouvelle ligne d’imposition sera élargie à toutes les autres communes.

C’est ce qu’a reconnu Pierre Bédier lors d’un conseil municipal à Mantes la Jolie en ne s’estimant pas en mesure de promettre qu’il n’y aurait pas d’augmentation des impôts.

 

  • L’égoïsme de territoire.

 

On en verrait également les conséquences sur l’emploi.

 

Non seulement il ne serait plus question de solidarité entre les territoires mais tout va pousser à les opposer les uns aux autres pour essayer de faire déménager une entreprise en lui faisant miroiter de meilleurs conditions financières.

On sait en outre ce que cela signifie la plupart du temps pour les salariés : dégraissages et licenciements.

Le maire de Mantes la Jolie ne disait pas autre chose en défendant son projet d’écoquartier : « accompagner les délocalisations d’entreprises de la proche banlieue en offrant des hébergements aux salariés qui voudront ou pourront suivre ces entreprises ».

 

ORGANISER LE REFUS – LE FAIRE MONTER EN PUISSANCE.

 

  • C’est le cas localement avec des élus de gauche de sensibilités diverses : Jean Delarue (POI Les Mureaux), Ghislaine Senée (maire EELV d’Evecquemont), Sylvie Loffenberger (NPA), Marc Jammet (PCF Mantes la Jolie) …

 

Ils vont s’adresser aux maires, au préfet de région, organiser une conférence de presse prochainement.

 

Mais cela ne suffira pas. Tout simplement parce que rien ne se fera si les citoyens eux-mêmes ne s’en emparent pas.

 

Et il y a besoin pour cela d’agir sur le fond.

D’opposer à la politique d’austérité et à son organisation territoriale, l’augmentation des salaires et tout ce qui en découle par les cotisations patronales et salariales: les pensions, les retraites, les indemnités chômage, la sécurité sociale, les hôpitaux, les établissements scolaires sans oublier la création d’emplois qui deviendraient utiles pour répondre aux besoins nouveaux.

 

C’est donc aussi l’objet de la candidature communiste que nous présentons à l’élection.

Elle ne fera pas tout mais il y a besoin de se servir de chaque moment pour cette lutte – et ces élections vont en être un.

 

Bien-sûr, on nous dit « mais non c’est une élection locale » et il faut donc rester sur les compétences du département. Mais ces compétences, on ne les connaît même pas pour demain et il est un peu surprenant que la députée qui a voté la loi organisant la suppression des départements soit aujourd’hui candidate pour gérer les Yvelines.

 

Alors oui, on détonne parce qu’on refuse d’entrer dans ce petit jeu institutionnel.

Et bien oui on va profiter de cette élection pour faire avancer les idées de changement social, pour combattre les renoncements.

 

Et plus notre candidature sera forte au premier tour, plus – ensemble – nous serons forts pour résister aux mauvais coups qui, eux et à coup sûr, vont continuer de tomber quel que soit celle ou celui qui sera élu le 29 mars prochain.

 

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A
Moi ce que je note en plus c'est la perte de la citoyenneté et l'abandon de la démocratie, à quoi bond se soucier à vouloir donner notre opinion puisque une poignée d'élus et une grande majorité d'administratifs tiendront toute l'autorité, la gestion,....dans leur main et tant pis pour ceux qui ne seront pas de taille. Aline
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