Morts de froid? "Elémentaire mon cher Watson".
Morts de froid?
"Elémentaire mon cher Watson".
Ce matin, l'homme était resté allongé, sans vie, sur le trottoir.
Meurtre?
Watson ne décolérait pas qu'on ait appelé deux détectives de renom pour dénouer une affaire aussi simple.
"Il faisait moins 10 degrés à l'aube. Et la victime ne présente aucune plaie apparente" grogna-t-il avant d'exploser: "vous cherchez un coupable et bien c'est le froid. Et je vous souhaite bien du courage pour l'arrêter prestement et l'empêcher enfin de nuire!"
Sherlock Holmes, pour sa part, était resté silencieux, tirant de temps en temps une bouffée de sa pipe légendaire qui semblait à chaque fois le plonger dans un abîme de perplexité.
Ignorant les regards interrogatifs, il se pencha doucement vers la victime et, comme s'il se parlait à lui-même, commenta:
"Ses vêtements sont élimés mais ils ont dû être de qualité correcte. Il n'a pas pu les acheter ainsi, il les portait donc depuis longtemps".
Déplaçant le cadavre "encore froid", il remarqua les deux courriers - l'un de licenciement, l'autre d'expulsion - qui dépassaient de la poche recousue et devenue trop petite pour les contenir avec le sachet en plastique transparent qui les protégeait".
Watson se réjouissait déjà: " fort non? Nous avons maintenant l'identité de la victime!".
Sherlock Holmes fit comme s'il n'avait pas entendu ce commentaire sans doute intempestif. Puis il se releva enfin et avec une voix où perçait déjà la colère contenue, daigna livrer ses conclusions:
"Cet homme avait un travail, un logement et, sans-doute même des amis. Et il a tout perdu".
"Ce n'est pas le froid qui l'a tué" enchaîna-t-il "mais plutôt celles et ceux qui l'ont licencié puis expulsé pour accroître leurs profits. Et celles et ceux qui les ont absous d'avance en justifiant cette société et son système d'exploitation".
Et, n'y tenant plus, il se releva et désignant son subordonné d'un doigt vengeur, il lança enfin:
"Et vous, Watson, en accusant le froid vous vous faites leur complice!".
Autre version (envoyée par un ami mantais).
Manque. Eric Delhaye, président du Samu social, s’en désole : «En moyenne, pendant la période hivernale, nous avons 300 demandes de places d’hébergement qui ne peuvent pas être satisfaites.»
Pourtant, 500 places supplémentaires ont été ouvertes depuis décembre, mais elles restent insuffisantes.
Eric Delhaye déplore un manque de lieux et des maires souvent frileux.
L’hébergement d’urgence est sous tension et, précise-t-il, «les populations roms ne sont pas prioritaires, car elles vivent dans des campements». Depuis la mort de Francesca, ses parents sont hébergés dans un centre que la protection civile vient d’ouvrir à Halluin, au nord de Lille.
extrait d'un article de Libé ou de l'Obs …
Une petite fille, née en France, est morte.
Les maires sont frileux, les mères ne devraient pas l'être, et leur bébé encore moins.
L'abbé Pierre doit hurler dans sa tombe, mais personne ne l'entend plus.