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Le blog de Marc Jammet.

A vendre, la SNCM, mais sans ses travailleurs, marins et sédentaires

1 Décembre 2014, 07:51am

Publié par Marc Jammet

sncm

A vendre, la SNCM, mais sans ses travailleurs, marins et sédentaires

29 Novembre 2014 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleursPublié dans #histoire sociale

Ce n'était un secret pour personne. L'Etat (actionnaire à 25%) et Véolia du Cac40 ne voulaient plus de la SNCM. Ils ont donc confié son sort au Tribunal de commerce, lieu où les patrons se jugent entre eux, institution que le palais de l'Elysée ne veut pas saborder au contraire des Conseils de prud'hommes.

Donc, le Tribunal de commerce de Marseille donne 6 mois à un éventuel repreneur de la Société maritime Nationale Corse Méditerranée. En vérité, ça va s'achever par la braderie totale ou partielle de la structure ou carrément par la liquidation de l'entreprise. Triste naufrage pour l'emploi avec 2000 salariés à la SNCM et un millier travaillant sur le port de Marseille pour la sous-traitance.

Depuis 1976, par convention avec l'état, la SNCM assure la continuité territoriale entre la Corse et le continent. En 1992, Bruxelles exige que la concurrence libre et non faussée voit le jour. Corsica Ferries s'installe. C'est une société privée italienne qui ne navigue pas sous pavillon français et donc très en deça  du Code du travail.

En 2003, l'état met de l'argent dans la SNCM. Mais on augmente la productivité et on supprime 182 maris et 92 sédentaires. En 2006, la SNCM est privatisée: Véolia prend 28% et Butler Capital Partners avec 38%. En 2008, Butler vend ses actions à Véolia qui détient alors 66% des parts. 2013: l'état et Véolia valident un plan dit de sauvetage: 440 millions de fric public à la clé et 500 suppressions de poste. 440 millions d'argent public mais pas sortis du compte bancaire de Véolia.

Corsica Ferries dépose un recours devant l'UE de la concurrence libre et non faussée: la Commission européenne, par la Cour européenne de justice, exige le remboursement de 440 millions d'euros d'aides d'État.

2014 : Septembre, la direction confirme l'option du redressement judiciaire et prévoit le maintien de 800 à 1 000 emplois. Le 3 novembre, elle dépose le bilan.

Vous avez dit Europe sociale qu'il faut changer de l'intérieur?

Et si on en sortait de cet outil prioritairement au service du capitalisme? Sans Bruxelles pour nous piquer notre souveraineté nationale, sans Cour de justice européenne pour nous imposer la concurrence libre et non faussée? Si nous revenions à notre monnaie originelle mais en coopération avec la justice et le progrès social en Europe et au-delà,ça n'aurait pas une autre gueule?

 

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