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Le blog de Marc Jammet.

Quand les groupes de niveaux sévissaient à Mantes-la-Jolie ...

21 Mars 2024, 09:23am

Publié par Marc Jammet

Marotte de notre nouveau Premier ministre, les groupes de niveaux risquent bien de faire leur apparition malgré l'opposition des enseignants et des parents d'élèves.

Je n'en ai pas trop l'habitude mais, pour une fois, c'est un témoignage perso que je livre ici.

Fin 1970, fraîchement débarqué de Paris à l'âge de 11 ans, je me suis alors retrouvé avec mon père dans le bureau du Directeur adjoint du collège André Chénier afin que je puisse poursuivre ma scolarité en deuxième trimestre de 6°.

Très aimable le Sous-directeur me demanda en quelle classe j'étais dans le 15° arrondissement.

" En 6° 2, lui ais-je répondu avec le soucis du détail d'un môme de 11 ans". Dans mon collège, il y avait en effet deux classes de 6° appelées respectivement fort logiquement d'ailleurs la 6°1 et la 6°2.

"Alors on ne va pas le changer, il va aller en 6°2" lui ais-je entendu répondre, ce qui me semblait bizarre puisque le "nom" de ma classe m'importait peu. Mais bon ...

Sauf que dès mon arrivée en cours, j'appris que cette classe avait pour nom 6°4 (bizarre ...) et à la fin de l'année que cette classe est une classe de "type 2".

La classe de type 2 c'était une classe pratiquement normale sauf que le prof de français était aussi prof d'histoire-géo et prof principal. Et mes résultats scolaires s'effondrèrent.

Un peu-beaucoup perdu j'évoluais ensuite de la 5° à la 4° où je me retrouvais confronté à un nouveau problème: c'est que la directrice avait décidé que pour ce qui concernait la deuxième langue vivante il valait mieux que nous maitrisions mieux la première. La nouvelle règle était donc que nous aurions 5 heures de langue vivante 1 et que pour celles et ceux qui le souhaitaient les 3 heures de langue vivante 2 seraient "en plus" dans notre emploi du temps.

Autant dire que cela en découragea plus d'un et je fus parmi les rares à m'accrocher, motivé par le refus de décrocher la possibilité de réintégrer une classe dite "normale".

Ce fut aussi cet autre prof que je nommerai pas qui se moquait des élèves qui avaient l'ambition inaccessible selon lui de ... passer leur baccalauréat.

Cette 4° ce fut aussi pour moi l'occasion de m'accrocher et de renouer avec des résultats scolaires satisfaisants et, comme je m'ennuyais, ... de dissiper quelque peu la classe.

Cela amena ma prof de français, d'histoire, géo, principale a convoquer mes parents pour leur annoncer qu'elle leur proposait que je réintègre une classe "normale" non pas parce qu'elle m'aimait bien (je ne l'aime pas leur dit-elle) mais parce que je gênais les autres.

Ce fut alors une nouvelle classe avec un nouveau retard à rattraper notamment en math mais, après plusieurs péripéties, d'obtenir mon BEPC puis quelques années mon baccalauréat. A ma connaissance nous fûmes ... 2 .. à passer au collège d'une classe de type 2 à une classe de type 1.

Tout ça pour illustrer peut-être comme on dit que "l'enfer est pavé de bonnes intentions". Car ce ne sont souvent que des prétextes récités la main sur le coeur pour faire accepter une situation d'injustice. 

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