Actu.fr. Mantes-la-Jolie : polémique autour des repas distribués aux SDF
Nouvel épisode de la "guerre des clans" à droite qui se jettent maintenant les SDF à la figure.
Pour autant, le communiqué de la Municipalité est tout aussi ambigüe et je peux en témoigner en tant qu'administrateur du CCAS.
Il y a déjà plusieurs mois qu'effectivement Monsieur DAFF (soutien de Bédier et accessoirement ambassadeur itinérant du Président du Sénégal) est effectivement chargé d'une mission "municipale" dont il a toujours été incapable de s'expliquer (sinon de faire valider les décisions municipales prises en amont - enfin jusqu'il y a quelques mois) ) et cela se traduit dans les faits (et quelques fois dans certains propos) par SORTONS LES SDF DU CENTRE-VILLE QUI FONT DESORDRE !
Je le réaffirme (et nous en ferons bien vite la démonstration dans les prochaines semaines) qu' A DROITE, RIEN NE LES A DIFFERENCIE DEPUIS DES ANNEES SUR LE FOND. Faire semblant de croire qu'il y a une perspective de ce côté là est une erreur profonde à mon avis.
La Ville de Mantes-la-Jolie (Yvelines) a repris en main les maraudes pour les SDF. Les acteurs associatifs locaux et les sans-abri voient ces changements d'un mauvais œil.
Coup de massue pour les bénévoles qui ne comptaient pas leurs heures pour aider les plus fragiles. Mais aussi pour ces gens en difficulté, qui risquent d’y perdre au change. En 2022, il n’y aura plus de maraudes tous les soirs devant la collégiale de Mantes-la-Jolie. Pas parce qu’il n’y a plus de SDF qui s’endorment le ventre vide, mais parce que la mairie a mis en place un autre dispositif, qui n’est pas quotidien, à quelques centaines de mètres de là. Par ailleurs, un arrêté municipal du 31 décembre 2021 interdit désormais aux associations locales de servir des repas au pied de l’église. Incompréhension, colère… Les bénévoles et les personnes à la rue critiquent l’initiative.
Ces distributions se tenaient depuis 2016
Depuis novembre 2016 tous les soirs, et les midis aussi le week-end, cinq associations se relayaient pour offrir des plats chauds sur le parvis de la collégiale. La demande, toujours très forte, s’intensifiait par période. Cette soupe populaire pouvait drainer plus d’une centaine de personnes : les nombreux sans-abri qui zonent en centre-ville (cinq sont décédés en 2021 selon le décompte du Collectif "Les morts de la rue"), mais aussi des travailleurs précaires et des familles en difficulté.
Qu’est-ce qui change ? Pour assurer la distribution, la Ville a signé une convention avec l’association Equalis, agréé par l’État pour l’aide aux SDF. À partir du 13 janvier, tous les jeudis de 17h à 19h, celle-ci servira des repas, depuis un food-truck stationné sur le parking du Théâtre de verdure, rue du Vieux pont. Une participation d’un euro sera demandée, alors qu’à la collégiale les bénéficiaires n’avaient rien à débourser. Les lundis et mercredis, de 17h à 19h au même endroit, l’association distribuera des colis alimentaires, « au contenu adapté à possibilité de cuisiner de chacun ».
Un volet insertion prévu au cahier des charges
Fruits et légumes bios, sensibilisation à l’alimentation saine et insertion sociale figurent aussi au cahier des charges. « L’ambition de ce travail est d’inscrire les personnes SDF dans une logique d’insertion. La distribution alimentaire étant l’occasion de les faire entrer dans un parcours social », indique la municipalité, dans un communiqué.
Le partenariat avec Equalis coûtera 110 000 euros par an (dont 80 000 financés par l’État dans le cadre du plan France relance, le reste est à la charge de la Ville) alors que l’ancien dispositif ne coûtait rien, les différents acteurs œuvraient sur leurs fonds propres, composés principalement de dons.
La mairie ne se trompe-t-elle pas de cible en demandant une participation, fût-elle symbolique, à des personnes à la rue, sans le sou ? « Jamais on ne paiera », s’agace un sans-abri croisé ce jeudi devant une boulangerie du centre-ville. Le changement de lieu de distribution – 400 mètres séparent la collégiale du Théâtre de verdure – contrarie aussi les habitués. « On nous envoie là-bas pour qu’on disparaisse un peu plus du paysage, regrette un autre SDF, la cinquantaine et quinze ans de rue au compteur. Je n’irai pas et personne n’ira ! »
« Mettre fin aux troubles à l’ordre public »
« Pour mettre fin aux troubles à l’ordre public et limiter les risques sanitaires liés à des rassemblements non déclarés », un arrêté municipal interdit donc, jusqu’au 30 juin 2022, les distributions de denrées devant la collégiale. Cette réorganisation de la maraude était une demande de la préfecture, qui voyait d’un mauvais œil ces rassemblements en pleine crise covid. « Nous avons effectué un travail d’un an, en concertation avec toutes les parties prenantes, pour faire aboutir ce projet d’aide aux SDF unique dans les Yvelines, assure Raphaël Cognet (DVD), le maire. Le but c’est que cela se passe mieux que cela se passait avant. Les associations étaient pleines de bonnes volontés mais manquaient de coordination entre elles. »
Dans le microcosme des œuvres de charité locales, un détail fait tousser. Ce 31 décembre, à l’occasion d’une des dernières maraudes, Brahim Bourkia, patron du kebab l’Étoile de Fès, avait servi des burgers aux sans-abri. Raphaël Cognet (DVD), le maire, qui avait assisté à l’opération, n’avait, selon des témoins, pas tari d’éloges à l’égard des bénévoles. Il n’aurait par contre pas touché un mot sur l’arrêté polémique pris le jour même…
Les bénévoles veulent continuer les maraudes
Les bénévoles des associations qui ne sont plus les bienvenues à la collégiale ne comptent pas baisser les bras pour autant. « Par -10°C, on a sauvé des SDF. On avait établi une relation de confiance avec eux. On a l’impression de les abandonner. Equalis ne pourra pas en faire autant », réagit, amer, David Dos Santos, un des responsables d’As Suffa.
Samedi et dimanche, malgré l’interdiction fraîchement tombée, l’association a tout de même servi ses repas. « On continuera d’être sur le terrain, on ne sait pas encore sous quelle forme, poursuit le responsable. On ne va pas nous condamner pour avoir donné un sandwich à un SDF. » Plusieurs sources évoquent le possible maintien de maraudes itinérantes qui ne tomberaient pas sous le coup de l’arrêté.
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Mantes-la-Jolie : polémique autour des repas distribués aux SDF
Coup de massue pour les bénévoles qui ne comptaient pas leurs heures pour aider les plus fragiles. Mais aussi pour ces gens en difficulté, qui risquent d'y perdre au change. En 2022, il n'y aura...