C'est en tout cas ce qu'indique le courrier de la municipalité reçu par le neveu d'Emile Réaubourg.
Alors que nous venons de commémorer partout en France la victoire contre la barbarie nazie, ce serait une insulte envers la Résistance.
Emile Réaubourg, qui résidait au 2 rue Val-de-Seine chez ses parents, a été fusillé le 10 mars 1944 au Mont Valérien, après avoir été "interrogé" par la Gestapo, pour faits de résistance dans les FTPF.
La stèle de la place de la gare de Mantes-la-Jolie porte son nom dans la catégorie "fusillés" et une rue porte son nom à Gassicourt.
Et ce n'est malheureusement la première fois qu'une telle décision est
prise à Mantes-la-Jolie. En mai 2008, j'avais déjà dû intervenir pour que les tombes des résistants (dont Emile Réaubourg) ne soient pas détruites.
Je viens d'écrire au maire de Mantes-la-Jolie. Vous en trouverez le contenu ci-dessous.
Vous trouverez également ci-dessous, un résumé de l'action de résistance d'Emile Réaubourg.
Le courriel adressé au maire.
Monsieur le maire,
Je viens d'apprendre que la municipalité s'apprêtait à reprendre la concession d'Emile Réaubourg au cimetière de Gassicourt sous prétexte qu'elle est échue depuis le 21 février 2005.
J'avoue ne pas comprendre ce qui peut justifier cette décision.
Emile Réaubourg était en effet un résistant mantais qui fut fusillé à 25 ans le 10 mars 1944 au Mont Valérien, après avoir été "interrogé" par la Gestapo, pour faits de réistance.
Ses nom et prénom figurent sur la stéle de la Résistance place du 8 mai 1945 à Mantes-la-Jolie et une rue de Mantes-la-Jolie (Gassicourt) porte son nom.
Je tiens à signaler que c'est la deuxième fois que des concessions de résistants mantais sont déclarées échues - comme ce fut le cas en mai 2008 pour plusieurs résistants de notre ville. Décision rapportée à l'époque par le maire de l'époque, Michel Vialay, après mon intervention.
Je rappelle que le maire, Michel Vialay, s'était engagé à regrouper les tombes des résistants mantais du cimetière mantais et à assurer leur pérénnité.
Aussi est-ce la raison pour laquelle je me permets de m'adresser à vous afin que cette décision soit rapportée sans attendre concernant Emile Réaubourg et que vous assuriez la pérennité et l'entretien et la visibilité des tombes des résistants du cimetière de Gassicourt qui ont payé de leur vie la victoire contre la barbarie nazie.
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Maire, mes salutations distinguées.
Né le 1er juillet 1919 à Mantes-Gassicourt (Seine-et-Oise, aujourd’hui Mantes-la-Jolie, Yvelines), fusillé le 10 mars 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; garçon boucher, ouvrier spécialisé ; résistant au sein des FTPF.
Fils de Marius, ouvrier agricole, et de Louise, née Brayé, journalière, Émile Réaubourg était titulaire du certificat d’études primaires et exerçait la profession de garçon boucher.
Il adhéra aux Jeunesses communistes de France en 1935, fut secrétaire du groupe jusqu’à sa dissolution, en 1939.
Célibataire, de la classe 1939, il fut mobilisé le 15 avril 1940 au 3e régiment d’artillerie coloniale à Joigny (Yonne).
Sa démobilisation eut lieu le 30 novembre 1940 à Montluçon (Allier).
Domicilié chez ses parents, 2 rue du Val-de-Seine à Mantes-Gassicourt, il ne retrouva pas d’emploi dans sa profession et travailla comme ouvrier spécialisé à la Société nationale de constructions aéronautiques du Nord (SNCAN), aux Mureaux (Seine-et-Oise, Yvelines).
Fin avril ou début mai 1943, il rencontra un ancien camarade du Parti communiste.
Celui-ci lui proposa d’entrer dans les Francs-tireurs et partisans (FTP).
Après deux contacts avec des responsables différents, il accepta et quitta le 15 mai 1943 son emploi. Matricule 7011, il prit le pseudonyme de René et falsifia sa carte d’identité, qui porta le nom d’Ernest Leclerc.
Il partit du domicile familial pour la rue des Fontenelles à Nanterre (Seine, Hauts-de-Seine).
Il y resta une dizaine de jours, puis partit en province jusqu’à la fin juin.
De retour de province, il fut affecté à un Groupe spécial.
Un soir de juin, il laissa tomber d’un pont une grenade sur une plate-forme de DCA installée sur un wagon de la ligne Paris-Granville.
Elle n’atteignit pas son but, roula sur le ballast et explosa.
Le 1er juillet, il renouvela l’opération en lâchant deux grenades, puis à la mi-juillet à 4 heures du matin à proximité de la gare de Saint-Cyr-l’École.
À la mi-juillet, à l’aide d’une plaquette incendiaire, il mit le feu à un hangar de foin.
Fin juillet, il déposa des charges explosives à la base des quatre pieds d’un pylône à haute tension : l’explosion endommagea le pylône.
Il fut muté au Groupe spécial d’exécution, et son action consista à récupérer des tickets de ravitaillement et à tuer des collaborateurs.
Le 6 août 1943, avec Jean Guyonnet, il se rendit dans un village proche d’Arpajon (Seine-et-Oise, Essonne) pour tuer un responsable de la Milice qui tenait un café.
Ils s’installèrent pour consommer et furent servis par sa femme.
Le milicien, méfiant, alla près des bicyclettes et releva les numéros des plaques.
Les deux FTP estimèrent plus sage de partir.
À Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine) les deux hommes dérobèrent, sous la menace d’une arme, cinq enveloppes contenant des tickets de pain à la boulangerie Petot, 43 rue Marjolin.
Le boulanger riposta avec ses poings, la vendeuse cria « Au secours ! ».
Des gendarmes arrivèrent, Jean Guyonnet essaya de discuter avec eux, mais fut arrêté.
Émile Réaubourg préféra s’éclipser.
Le 21 août, quatre FTP se rendirent à bicyclette à la mairie de Fourqueux, près de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, Yvelines).
À la fermeture de la mairie, la secrétaire devait sortir avec une sacoche contenant des tickets de rationnement.
Elle sortit accompagnée d’un homme, les FTP décidèrent de la suivre jusqu’à son domicile.
Émile Réaubourg et Roland Vachette, dit Francis, frappèrent à la porte du pavillon, entrèrent, et une dispute éclata avec la secrétaire.
Émile Réaubourg indiqua aux autres FTP : « Il n’y a rien à faire. »
À l’intérieur, le ton monta entre Roland Vachette et la femme, qui menaça d’appeler la gendarmerie.
Sur instruction de Louis Chapiro, le 27 août il attaqua avec Jean Camus et Pierre Lorgnet un particulier qui était au volant de son véhicule quai de Tokyo (XVIe arr.), l’homme fut abandonné sur la route de Versailles.
L’équipe alla à la mairie de Sèvres-les-Bruyères pour dérober des tickets d’alimentation.
Devant la mairie, Pierre Lorgnet resta au volant, les FTP entrèrent et ressortirent dix minutes plus tard.
Échec : les tickets d’alimentation n’avaient pas été livrés.
Le 31 août 1943, vers 7 heures, Jean Camus vola sous la menace d’une arme une automobile au pont de Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine).
Galo Bordèje et Roland Vachette s’engouffrèrent dans le véhicule.
Aux environs de Gonesse (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), le chauffeur fut libéré ; à Chantilly (Oise), Émile Réaubourg, Pierre Lorgnet et Louis Chapiro montèrent dans la voiture.
Le groupe fut repéré par des soldats allemands.
Des coups de feu furent échangés, Galo Bordèje lança une grenade contre une automobile allemande qui s’enflamma...
Mais la diversion ne fut pas suffisante, et Émile Réaubourg, Galo Bordèje et Pierre Lorgnet furent arrêtés.
Émile Réaubourg fut interrogé par le Sonderkommando IV de la Sipo-SD, au 11 rue des Saussaies (Paris, VIIIe arr.), puis par un inspecteur de la Sûreté.
Le commissaire René Hénoque de la BS2 poursuivit les interrogatoires, les policiers voulaient connaître à tout prix le nom du FTP qui avait tué le commissaire Paul Tissot le 28 juin à Vincennes.
Émile Réaubourg reconnut sa participation à plusieurs actions armées où il était chargé de la récupération de titres de ravitaillement, de fonds pour l’organisation et de l’exécution des traîtres.
Incarcéré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne), il comparut le 29 février 1944 devant le tribunal du Gross Paris, qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.).
Né le 1er juillet 1919 à Mantes-Gassicourt (Seine-et-Oise, aujourd'hui Mantes-la-Jolie, Yvelines), fusillé le 10 mars 1944 au Mont-Valérien, commune (...)
En avril 1942, René Martin libéré de l'armée d'armistice où il avait été maintenu à la fin de la guerre, rentre à Mantes. En mai, il reçoit la visite de Serge Lefranc qui le charge de la ...