Débat d’orientations budgétaires La droite est satisfaite
Economiser encore sur le personnel municipal, 2,4 millions d’euros pour deux squares, une dette qui ne faiblit pas. C’est, en clair, ce que la droite a essayé de cacher.
Au nom des communistes de Mantes-la-Jolie, j’ai appelé à construire un tout autre budget basé avant tout sur la réponse aux besoins des Mantais.
Et j’ai présenté quelques propositions non-exhaustives
- sur nos écoles et les activités périscolaires (réfections et activités périscolaires dignes de ce nom, constructions d’une école au Centre-Ville et une à Gassicourt à prévoir plutôt que l’agrandissement d’Uderzo),
- le logement (création de logements sociaux de bonne qualité, bien insérés dans tous les quartiers de la Ville, renforcer la lutte contre les marchands de sommeil),
- le social (Mantes-la-Jolie est une ville où le taux de pauvreté est le plus fort – 31,5% (Trappes par exemple est à 24,56%) et où les 10% les plus pauvres ne perçoivent que 670 euros mensuels, il y a besoin de le renforcer. Alors qu’avec les emprunts toxiques, les opérations immobilières, les privatisations … nous avons jonglé avec les millions d’euros, j’ai rappelé que la cantine gratuite pour les familles des enfants en primaire ne coûterait elle que 600.000 euros (moins de 1% du budget),
- les effectifs municipaux (alors que la droite prévoit encore 3% d’économies en 2018, j’ai rappelé l’absentéisme très important (16,2%) qui est le signe du mal être au travail. Plutôt que continuer à privatiser, il faut développer le service rendu aux habitants. Il y a à la clef, 252 embauches nouvelles à effectuer en 10 ans, ne serait-ce que pour remplacer les départs en retraite des seuls agents titulaires.
Mantes-la-Jolie. Conseil municipal du 5 mars 2018.
Débat d’orientations budgétaires
Intervention Marc Jammet
Vous nous dites que votre projet est dans la continuité des actions engagées jusqu’à présent par la majorité :
- Maintenir les taux d’imposition
- Pérenniser l’autofinancement en optimisant les recettes et les dépenses de fonctionnement – maîtrise des coûts salariaux
- Poursuivre la transformation positive de la Ville
- Sécuriser durablement l’encours de dette.
Je vais donc commencer par commenter vos orientations.
MAINTENIR LES TAUX D’IMPOSITION.
C’est pratiquement un abus de langage (un mensonge même quand vous indiquez qu’il n’y aura pas d’augmentation d’impôt en 2018) parce que cela ne signifie pas que les taxes et impôts ne vont pas augmenter.
- Parce que les bases vont être réévaluées de 1% cette année. En clair, ça fait + 1% pour tout le monde, hors exonération partielle de la taxe d’habitation cette année.
- Parce que, pour ce même taux, les services rendus seront moindres puisque vous transférez de nouvelles compétences à la GPS&O.
Et celle-ci commence à pleurer misère. A annoncer qu’il va bien falloir tôt ou tard augmenter impôts et taxes.
En commençant cette année par une nouvelle taxe inondations que vont payer tous les habitants – exonérés ou pas – et particulièrement les familles nombreuses (3,20 euros par habitant).
C’est à cire qu’on ne la paie pas pour la commune mais la majorité municipale a voté la taxe à la GPS&O. Les Mantais vont donc payer cette taxe en plus.
PERENNISER L’AUTOFINANCEMENT.
En continuant à économiser sur le personnel.
Vous annoncez – 1,1% à périmètre constant, -3% en 2018.
Avec des emplois de fonctionnaires qui sont passés de 621 en 2016 à 572 en 2017 sur un total 2017 (contractuels permanents et précaires) de 1.123 (parmi donc à peine 50% de fonctionnaires).
Ça, ça provoque des services rendus moindres pour les Mantais.
Par la baisse des effectifs d’une part, d’autre part par le mal-être au travail des salariés qui se traduit par un absentéisme extrêmement important : - 16,2%.
POURSUIVRE LA TRANSFORMATION POSITIVE DE LA VILLE.
Ça, ça ne veut pas dire grand-chose sinon le jugement que porte la majorité municipale sur elle-même.
Le contraire nous eut étonnés !
Concrètement ça se traduit par quelques investissements mineurs comme les jardins familiaux en face du CTM. Une aberration quand on songe par exemple qu’on va proposer aux Mantais de venir jardiner sur des terrains pollués.
Quelques investissements de plus grande envergure. Travaux collégiale (mais pour lesquels nous allons percevoir des subventions importantes), extension UDERZO au détriment de la proximité, en manipulant un peu plus encore les périmètres scolaires, les squares Brieussel et d’Estrées pour 2,4 millions d’euros dont je persiste à penser qu’ils ne sont pas la priorité des Mantais.
SECURISER DURABLEMENT L’ENCOURS DE DETTE.
Si c’est dans la continuité des actions engagées, permettez-moi d’exprimer mes plus grandes craintes.
On a quand même eu une dette qui est montée brusquement en 2009 à plus de 90 millions d’euros et qui n’a été ramenée à son niveau antérieur que par une hausse des impôts locaux de 32% en 2 ans.
On a quand même un emprunt toxique qui vient de coûter 12 millions d’euros de fonds publics. Et la municipalité a dû s’endetter pour s’en dégager.
Vous savez, réglementairement il n’existe peut-être pas, ce qui vous permet d’affirmer que, « réglementairement », l’encours de la dette est passé de 1.400 euros par habitant à 1.334 euros.
Il n’existe peut-être pas … N’empêche que, malgré ce que vous appelez « encours de dette réel » à 60,7 millions d’euros, il va nous falloir payer POUR DE VRAI 66,8 millions d’euros selon vos propres chiffres – soit à peu près son niveau en 2008.
Et pour l’avenir ?
Bon, on a un peu moins d’emprunts toxiques – ça nous a déjà couté très cher !
Mais il reste quand même 45% de la dette à taux variable.
C’est même pour cela que vous prévoyez encore une nouvelle provision de 2 millions d’euros et 200.000 euros d’intérêts supplémentaires à payer en 2018.
Dire que je ne partage pas vos options est un euphémisme.
POUR CE QUI CONCERNE LES COMMUNISTES, NOUS PENSONS QU’IL FAUT CONSTRUIRE UN TOUT AUTRE BUDGET ET NOUS APPELONS VOTRE ATTENTION SUR LA REPONSE AUX BESOINS DES MANTAIS.
Je ne prendrai que quelques exemples.
NOS ECOLES.
Il y a besoin tout d’abord de réfections dignes de ce nom, de construction au Centre-Ville et à Gassicourt plutôt que l’agrandissement d’Uderzo.
Il y aurait besoin d’activités périscolaires dignes de ce nom également, en faisant appel notamment à nos associations plutôt que de s’en débarrasser en nous indiquant « qu’on allait perdre les subventions afférentes ».
LE LOGEMENT
Avec une politique de création de logements sociaux de bonne qualité, bien insérés dans la ville – au moyen notamment de subventions pour surcharge foncière.
Renforcer la lutte contre les marchands de sommeil. Je ne sais pas si cela arrivera souvent mais j’apporte, quant à moi, mon soutien à Jean-Luc Santini face aux marchands de biens concernant les permis de louer.
Sauf qu’à mon avis il faut durcir – voire proposer un donnant-donnant, sorte de loi Alur/Paris qui garantisse le paiement des loyers en échange de la modération de ces derniers.
LE SOCIAL.
Vous avez vu comment avec les emprunts toxiques, l’aménagement des squares … nous jonglons avec les millions d’euros.
Dans une ville où le taux de pauvreté est l’un des plus importants (31,5% contre Trappes par exemple avec 24,56% et où les 10% les plus pauvres ne perçoivent en moyenne que 670 euros mensuels.
La cantine gratuite pour les familles des enfants scolarisés en primaire, ça nous coûterait 600.000 euros.
600.000 euros seulement j’ai presque envie de dire !
LES EFFECTIFS MUNICIPAUX
Et bien non, il faut arrêter de diminuer la masse salariale des agents municipaux.
Il faut arrêter du même coup de privatiser parce qu’on a diminué leur nombre (entretien locaux, espaces verts …) parce qu’au bout du compte les entreprises privées ne sont pas philanthropiques et elles réalisent des profits à la collectivité.
Il faut arrêter de dire « on ne sait pas faire » pour les parkings, le stationnement, les marchés, la cantine …
Oui, la réduction des emplois municipaux c’est aussi une perte de compétences.
En 2018, 27 agents permanents vont partir en retraite, 103 de 2018 à 2023, 122 ente 2024 et 2028. En tout 252 soit près de 50% de l’effectif fonctionnaires.
A la clef, c’est 252 embauches nouvelles en 10 ans auxquelles il faudrait procéder simplement pour remplacer les départs en retraite.
Le double simplement en titularisant celles et ceux qui ne le sont pas.
Ca ne plaira pas à la Cour des Comptes ? Et alors ?
Autant payer des salaires directement que des profits à des entreprises privées qui exploitent leurs salariés pour obtenir des marchés …
Je m’en arrêterai là en m’excusant d’avoir été un peu long. Mais … ce n’est qu’une fois par an !