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Le blog de Marc Jammet.

Election du Président de la CAMY: une soupe politicienne

14 Avril 2014, 23:28pm

Publié par Marc Jammet

90 élus communautaires. 71 de droite et du Front national, 19 de gauche.

L'issue du vote ne faisait aucun doute: quelle que soit sa fraction, ce serait un Président de droite qui mettrait en place une politique de droite.

Reste que les 8 élus communautaires du Front national, sur l'ordre de Marine Le Pen, comptaient bien troubler un peu plus les repères politiques: la même perte de repères sur fond d'irresponsabilité politicienne qui les ont fait élire à Mantes la Ville bien que minoritaires.

On aurait pu penser que les élus de gauche en auraient tirer les leçons. La suite démontra malheureusement que non avec une mise en scène lamentable.

Première scène et premier tour. Michel Lebouc, le maire de Magnanville, se présente à la candidature en affirmant vouloir dépasser les choix entre des hommes pour défendre une autre alternative politique que celle de la droite.

Premier vote.

Michel Lebouc: 9 voix.

Paul Martinez (UDI) 39 voix.

Jean-Luc Santini: 44 voix. Blanc: 1.

Première constatation: il manque à Michel Lebouc 10 voix de gauche qui ont été se porter sur l'un ou l'autre des deux candidats de droite comme viennent de le faire au moins 7 des 8 élus du front national (puisqu'il n'y a qu'un seul "blanc").

 

Deuxième scène et deuxième tour. Suspension de séance. Jean-Luc Santini, Paul Martinez et leurs affidés se réunissent ensemble. Michel Lebouc et Décil se réunissent à l'étage au-dessus. Retour en séance: les 3 candidats se maintiennent.

Deuxième vote.

Michel Lebouc: 9 voix.

Paul Martinez: 37 voix (il perd deux voix - lesquelles?),

Jean -Luc Santini: 44 voix (il gagne 3 voix. Sans doute les deux que perd Paul Martinez et le "blanc").

 

Troisième scène et troisième tour (l'élection se fait alors à la majorité relative). Nouvelle suspension de séance. Retour en séance: coup de théâtre (?) Michel Lebouc prend la parole et annonce sans aucune autre explication qu'il retire sa candidature.

Troisième vote.

Paul Martinez: 44 voix.

Jean-Luc Santini: 43 voix.

Blancs: 3.

Paul Martinez est élu à la majorité relative grâce aux voix mêlées de droite, du Front national et de gauche.

Alors qu'il avait déclaré tirer immédiatement les conséquences négatives s'il venait à être élu grâce aux voix du Front national au premier tour, il déclare cette fois qu'il a l'ambition de travailler avec tous les élus qui le souhaiteront et avec toutes les communes (il est vrai que les 3 "blancs" sont bien utiles puisque les 19 élus de gauche et les 8 élus du Front national peuvent s'en réclamer - individuellement)

 

Si je compte bien, sur les 19 élus de gauche, 16 au moins ont voté à droite et mélé leurs voix à celles du Front national. 

Et, au bout du compte, ce sera bien à nouveau une politique de droite qui sera menée à la CAMY sous le regard amusé du Front national heureux de pouvoir vérifier que la gauche représentée à la CAMY n'a plus qu'une ambition: faire pencher la balance pour un candidat de droite plutôt qu'un autre.

 

A ce jeu là et avec ce manque de courage, la gauche ne peut aller que dans le mur. Heureusement, elle ne se réduit pas qu'à sa représentation. 

Plus que jamais, il y a besoin d'une gauche DEBOUT qui ose affronter clairement la droite et le Front national, sortir des jeux politiciens pour écouter, entendre les citoyens et agir avec eux, pour eux.

 

Ce soir, des applaudissements de gauche ont salué l'élection d'un candidat de droite avec au moins une partie des voix du Front national mais il reste qu'une candidature de gauche a pu se maintenir deux tours même si son candidat a renoncé in fine et qu'aucun autre n'a eu le courage de se porter candidat au troisième tour. Et le regard des citoyens présents n'y a pas été étranger même s'il ne s'est agi que d'une mise en scène grotesque et bien réglée.

 

Raison de plus pour ne pas lâcher notre combat pour changer réellement cette société - dans les communes tout d'abord avant "les salons" de lendemains d'élections.

Une Gauche Debout, l'espace de rencontres et d'actions avec les communistes que tous les candidats de la liste du même nom ont décidé de constituer compte bien y contribuer.

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