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Le blog de Marc Jammet.

Quand l’ancien maire de Mantes-la-Jolie tente de décourager la gauche

12 Mai 2025, 08:09am

Publié par Marc Jammet

Paul Picard, dans une longue interview dans Le Courrier de Mantes, n’a rien trouvé de mieux que de tacler la gauche.

Celle-ci ne trouve aucune grâce à ses yeux « ne travaillant pas sur le terrain » et « chacun dans sa chapelle ».

Ce faisant il accumule également de nombreuses erreurs historiques. Est-ce voulu ?

« DU FAUX ON PEUT DEDUIRE N’IMPORTE QUOI »

C’est un principe philosophique qui a servi de base à la mathématique. Et il produit dans la bouche de l’ancien édile les mêmes effets.

  • Il n’est pas vrai que Paul Picard avait rejoint la liste de Jean-Paul David en 1971 dans une liste « antigauliste ». Le maire de l’époque, fondateur de Paix et Liberté à l’anticommuniste forcené, dirigeait à l’époque La liste de droite. Les socialistes mantais avaient rejoint cette liste plutôt que de constituer une liste d’union de la gauche qui aurait été dirigée par un communiste : René Martin. Paul Picard fut donc maire-adjoint chargé du Val-Fourré qui se construisit sans prévoir l’environnement social qui devait aller avec (écoles, services publics ..) et que les Mantais paient encore aujourd’hui. Alors que la gauche était majoritaire, Mantes-la-Jolie perdit 6 ans.
  • Il n’est pas vrai qu’en 2014, Michel Sevin était aux commandes de la ville. Il le fut de 2002 à 2004 quand Pierre Bédier fut nommé brièvement secrétaire d’Etat dans le gouvernement Chirac. C’est Michel Vialay qui en 2014 dirigea la liste de la droite avec l’appoint de plusieurs militants socialistes présentés comme prise de guerre après Hayet Morillon en 2008 : Khadija Moudnib et Ali El Abdi. Quant à Françoise Descamps, députée et maire de Rosny-sur-Seine, si elle avait été pressentie pour gagner Mantes-la-Jolie, la gauche perdit à Rosny contre toute attente après que cette dernière ait soutenu avec Michel Vialay un « éco quartier fluvial » de quelques milliers de logements.
  • J’apprends aujourd’hui à la lecture de l’article que Paul Picard s’était fixé comme limite trois mandats successifs. Je dois à la vérité que chargé de mission au cabinet du Maire de 1983 à 1991 (pour le groupe communiste) je n’en avais jamais entendu parler. Je peux témoigner par contre d’un bureau du maire devenu inaccessible aux Mantais, de fermetures de classes acceptées, de la privatisation des cantines scolaires ou encore des valses hésitations du maire alors que Mantes était en feu après la mort du jeune étudiant Aïssa Ihich, de la jeune policière Marie-Christine Baillet et du jeune Youssef Kaïf. Est-ce vraiment la limite des « trois mandats » ou le rejet de certaines pratiques par les Mantais qui risquaient de le faire perdre qui avaient poussé Paul Picard à ne plus se représenter dès 1994 – laissant ainsi « la place chaude » à Pierre Bédier ?

COMME MACRON, PAUL PICARD N’AIME PLUS LA GAUCHE.

Je peux comprendre que celui qui était apparu lors de l’inauguration en 2020 du local électoral d’une liste PS-Macronistes-Modem dirigée par David Stefanell qui avait fait long feu n’apprécie pas que la gauche tente de relever la tête.

Je peux partager par contre son sentiment « que la gauche ne travaille pas assez sur le terrain » et se contente de « formules incantatoires ». C’est à cela en tout cas que les communistes travaillent depuis des années et, même incantatoires, j’aurais aimé que Paul Picard apporte son soutien aux Gassicourtois actuellement rassemblés contre la fermeture de leur Poste ou encore aux 30.000 signataires qui s’opposaient à la casse de la cardiologie à Mantes-la-Jolie il y a quelques années.

Certains semblent jouer un rôle dans un drôle de Muppet Show, d’autres travaillent à répondre aux besoins des Mantais.

Le 2 mai 2025

Marc Jammet, conseiller municipal de 2002 à 2022

Quand l’ancien maire de Mantes-la-Jolie tente de décourager la gauche
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