Appelons un chat un chat et un fasciste un fasciste.
J'ai publié l'article que vous allez trouver dessous le 13 janvier 2015.
Pour moi, il s'agissait alors de refuser de transformer des attentats fascistes en divisions religieuses.
Surtout quand il s'agit de désigner du doigt la religion musulmane.
Et je réaffirmais notamment mon attachement à la laïcité - y compris dans ce domaine.
Très franchement, aujourd'hui, après les fusillades en Allemagne suivant de près la montée électorale de l'extrême-droite, je n'en enlève pas une phrase.
Appelons un chat un chat et un fasciste un fasciste.
La sémantique n’est jamais neutre.
Un mouvement politique qui prétend imposer « l’ordre naturel » aux autres, qui combat ouvertement la démocratie et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, qui embauche des délinquants comme nervis : cela a un nom. Et ça s’appelle le fascisme.
Pourquoi s’obstine-t-on à qualifier d’islamistes certains de ces fascistes ?
Pourquoi ce terme qui évoque ouvertement une religion ?
Sinon dans l’obscur dessein de lier toute une religion (qui les rejette) à leurs pratiques ?
Quelles sont les conséquences d’un tel amalgame sur la place des Musulmans en France et dans les consciences quand ce terme est véhiculé quotidiennement par nos médias – comme aujourd’hui avec Boko Haram ?
- A-t-on qualifié Pinochet ou Mussolini de « catholicistes » quand ils faisaient torturer la bible à la main des milliers de leurs opposants ?
- Dimanche dernier les cloches de la cathédrale Notre-Dame tintaient pour la liberté d'expression comme elles l'avaient fait le 26 août 1944 pour annoncer la libération de Paris. Sauf qu'à l'époque, à l’intérieur il manquait quelqu’un – et pas n’importe qui – son cardinal, SUHARD : « interdit de cathédrale » pour avoir reçu tout à fait officiellement dans cette même cathédrale le commandant allemand du Grand-Paris.
A-t-on à quelque moment que ce soit demandé aux catholiques, aux chrétiens de désavouer publiquement les fascistes? NON.
Et c’est normal, cela aurait été faire offense à nombre de croyants engagés en résistance contre l’absolutisme. C’aurait été faire porter l’infamie à toute une communauté et été facteur de divisions profondes pouvant porter atteinte aux valeurs même de La République.
Et pourtant que font nos médias bien-pensants et beaucoup de nos politiques à l’encontre de l’Islam ?
Plutôt que l’union sacrée ou l’union nationale, c’est le respect réciproque qu’il nous faut cultiver – un respect qui s’adresse à tous quelles que soient leurs croyances ou non, leurs opinions mais qui s’arrête à ceux qui ne respectent rien.
Ca, cela s’appelle la laïcité.
Et ce n’est pas un hasard si, pour d’obscures combinaisons politiciennes ou d’ordre mondial à maintenir contre les peuples, nos gouvernements présents et passés s’entendent parfaitement pour lui préférer le premier terme.
N’est-ce pas « l’Union sacrée » en 1914 puis « l’union nationale » de Pétain en 1940 qui, sous prétexte – déjà – de s’opposer « aux barbares », ont foulé aux pieds la liberté d’expression … et la liberté tout court ?
Raison de plus pour ne pas tomber dans leur piège.
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