"La police doit protéger les citoyens et non les frapper". Un scandale?
Le ministre de l'Intérieur a ouvert les hostilités en enjoignant à la CGT de retirer son affiche, suivi très vite en cela par des dirigeants du PS puis, de toute la droite et du Front national qui, pour faire bonne mesure, réclament du même pas l'interdiction de "Nuit Debout".
Mais pourquoi cette violence verbale?
Est-il devenu tabou - interdit? - de remettre en cause l'utilisation de la police qu'en fait actuellement l'Etat?
En quoi l'idée d'une police républicaine chargée de protéger les citoyens et non d'en empêcher l'expression est-elle aussi inadmissible pour certains?
Autant que le sont maintenant un peu partout en France ces "nuits debouts", véritables agoras citoyennes où on l'on réappernd à dire "Je" et à donner à voir ses idées, les échanger, en construire d'autres?
Poser la question c'est y répondre. Jusqu'à se dire que derrière les états d'urgence successifs au nom du terrorisme, il y a surtout la volonté de limiter ou d'encadrer nos libertés.
Tant que l'émotion avait pu faire perdre certains repères et emporter l'adhésion d'une majorité de citoyens, ce gouvernement est resté souriant.
Maintenant que ces mêmes citoyens, de plus en plus nombreux, s'interrogent et veulent penser par eux-mêmes, le gouvernement, la droite, le Front national se verraient bien ressortir le bâton.
Moi je suis fier que mon syndicat ait eu le courage de publier une telle affiche.