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Le blog de Marc Jammet.

Les blessures en trottinette électrique sont aussi graves qu'en vélo ou en moto

24 Août 2023, 08:37am

Publié par Marc Jammet

Info APHP (Assistance publique hôpitaux de Paris)

Les patients adressés en centre de traumatologie après accident de trottinette électrique sont aussi graves que les patients victimes d’accident de vélo ou de moto

Les services d’anesthésie-réanimation composant le groupe de recherche Traumabase, coordonnés par le Dr Arthur James et le Pr Mathieu Raux, de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP, de Sorbonne Université et de l’Inserm, ont étudié la gravité des blessures à la suite des accidents de la route avec des Engins de Déplacement Personnel Motorisé (EDPM). Les résultats de cette analyse ont été publiés le 30 juin 2023 dans la revue JAMA Network Open.

Un rapport de l’académie nationale de médecine sur l’accidentologie liée à l’usage des Engins de Déplacement Personnel Motorisé (EDPM : trottinettes électriques, gyropodes, monoroues ou hoverboards) soulignait en novembre 2022 que l’expansion de l’offre de location des trottinettes électriques a eu des conséquences sur l’accidentologie. Pourtant, il n’existait pas de données sur la traumatologie sévère survenue au décours d'un accident impliquant un usager d'EDPM.

L’équipe de recherche s’est appuyée sur les données de l'observatoire français des traumatismes majeurs (TraumaBase1) pour déterminer si les accidents d’EDPM étaient aussi graves que les autres accidents survenant à deux roues sur la voie publique.

Pour ce faire, tous les patients admis dans un des 26 centres de traumatologie participant à l’étude à la suite d'un accident de la route impliquant un EDPM, un vélo ou une moto entre le 1er janvier 2019 et le 20 décembre 2022 ont été inclus. Ceci représentait 5 233 patients d’un âge médian de 33 ans.

Le critère de jugement principal était la gravité du traumatisme tel que défini par l'ISS2. Les critères de jugement secondaires étaient le nombre de patients par an, certains facteurs épidémiologiques tels que le moment de survenue de l'accident, le port d'un casque ou le taux d'alcoolémie, la gravité clinique, la présence d'un traumatisme crânien évalué par l'échelle de coma de Glasgow3, les ressources nécessaires à la prise en charge ou encore le devenir intrahospitalier dont la mortalité.

L’étude démontre que le nombre de patients admis dans les suites d’un accident de la voie publique impliquant l’usage d’un EDPM a été multiplié par 2,8 en 4 ans, soit 229 patients gravement blessés sur cette période.

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