L'échec de la rénovation urbaine
C'est ce que constate le comité d'évaluation de l'Agence nationale de rénovation urbaine. Une "rénovation" qui a pourtant prônée de longue date par de nombreux élus en responsabilité de droite comme de gauche.
C'est ce même programme qui a justifié la casse de milliers de logements sociaux dans les Yvelines. Si l'on comprend bien donc, malgré un coût démesuré, il n'a rien résolu des problèmes qu'il était censé régler.
C'est le cas notamment à Mantes la Jolie.
1.200 logements sociaux détruits. 400 millions d'euros investis dont 40 millions d'euros payés par la commune (la moitié d'un budget municipal)!
Avec des conséquences qu'on avait cachées aux Mantais: l'augmentation des loyers dans le privé et la recrudescence des marchands de sommeil qui ont profité de la situation de pénurie (faute de logements sociaux), l'augmentation des impôts locaux (moins de logements c'est aussi moins de recettes en taxe d'habitation), l'augmentation du prix de l'eau chaude et du chauffage pour les habitants du Val-Fourré (moins de logements sociaux branchés sur la chaufferie du Val-Fourré, c'est aussi des frais fixes répartis entre les logements qui restent debouts), le champ libre laissé aux promoteurs immobiliers dans les deux autres quartiers de la Ville Gassicourt et Centre-Ville (il faut rattrapper la baisse des recettes de la taxe d'habitation) ....
Seuls en auront donc profité les promoteurs immobiliers et les sociétés HLM (qui, pour chaque logement détruit, se sont vu rembourser ... 10 années de loyers payés par les fonds publics!) pendant que les finances de la commune s'asséchaient et qu'écoles et voiries étaient laissées dans un état lamentable.
Le rapport du comité d'évaluation constate lui que les classes moyennes ne se sont pas installées massivement dans les quartiers rénovés, que les disparités économiques entre les quartiers se sont aggravées (ce qui n'est pas vrai pour Mantes la Jolie puisqu'au contraire ces disparités se sont amoindries ... par l'appauvrissement des autres quartiers de la Ville) et que l'objectif de mixité sociale était certainement trop ambitieux au vu des phénomènes majeurs de ségrégation sociale en France.
Au final donc 40 millions d'euros de finances communales, 360 millions d'euros d'autres fonds publics qui, on l'imagine sans peine, auraient pu servir à autre chose qu'à enrichir les promoteurs immobiliers.
·