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Le blog de Marc Jammet.

La situation politique en Grèce appelle une redéfinition de la politique européenne du PCF et de ses alliances.

9 Septembre 2015, 17:56pm

Publié par Marc Jammet

En cédant à toutes les injonctions européennes et en livrant la Grèce aux appétits des puissances d’argent, le gouvernement dirigé par Alexis TSIPRAS a jeté le masque.

Au point de diviser profondément SYRIZA dont une partie tente maintenant de se constituer en recours improbable face aux désillusions.

 

500 millions d’euros investis dans le renforcement de l’armée grecque pour mieux contrôler les migrants et accord militaire avec l’Etat d’Israël concédé au parti d’extrême-droite avec lequel SYRIZA s’est alliée.

Une TVA sur les produits de première nécessité passée de 5,5 à 23% en 5 ans.

Une baisse du salaire minimum de 30%, le report de la retraite à 67 ans.

La reprise des privatisations et le bradage de pans entiers du patrimoine et de l’économie grecs.

 

En 8 mois, le gouvernement qui se déclarait « gauche radicale » a fait davantage pour les puissances d’argent que la droite et le parti socialiste en 5 ans !

 

Cette situation était prévisible.

 

Conseillé par la Banque franco-américaine Lazard (qui avait déjà sévi auprès du premier ministre PS PAPANDREOU), en acceptant d’emblée les contraintes européennes, SYRIZA s’était condamnée à l’échec voire à la manipulation politicienne qu’elle met aujourd’hui en œuvre sous les masques d’un référendum et d’une élection législative précipités afin d’empêcher tout débat démocratique réel.

 

Les communistes de Mantes-la-Jolie ne confondent pas le soutien nécessaire au peuple grec avec ce parti réformiste. Ils ne regrettent pas d’avoir donné droit de cité à celles et à ceux qui, avec constance et courage, n’ont jamais renoncé à leur combat contre les forces de l’argent : les militants du parti communiste grec (KKE) et du syndicat PAME.

 

Nous pensons que la direction nationale du PCF ne peut persévérer dans son soutien inconditionnel à SYRIZA et continuer d’ignorer nos camarades communistes grecs et leurs analyses.

 

Car ce qui se passe en Grèce aura des conséquences en France :

  • Pédagogie du renoncement (« on a bien essayé, on n’a pas réussi. Il n’y a donc rien à faire »)
  • Crédibilité du PCF. Comment pourrions-nous continuer à soutenir en Grèce ce que nous combattons en France ?

 

Nous pensons que le PCF doit redéfinir sa position européenne par une action résolue :

 

  • Pour la Paix et contre les interventions militaires impérialistes dont l’une des conséquences est un afflux de migrants que l’Europe, apprenti-sorcier, cherche maintenant à empêcher après l’avoir suscité.

Il n’est que temps d’agir pour remplacer les rapports de domination par des coopérations librement consenties et mutuellement avantageuses entre pays souverains.

 

  • Pour une vraie politique de gauche, de reconquête de notre potentiel industriel et agricole, de nos services publics et de notre protection sociale, d’augmentation des salaires, ce qui suppose de s’affranchir des contraintes et des règles européennes.

 

Au-delà d’un parti écologiste qui explose entre volonté « radicale » de composer avec le capitalisme et volonté de retrouver ses postes ministériels, au-delà d’un improbable mouvement des frondeurs du PS qui, après avoir approuvé toutes les réformes anti-sociales dont la réforme ferroviaire, se sont toujours refusé à censurer ce gouvernement, il existe en France des millions de citoyens pour qui l’avenir ne peut se réduire à ce que le capitalisme tente de nous imposer, prêts à reconstruire l’espoir et les luttes qui le rendront crédible pour peu qu’on leur en offre la possibilité.

 

C’est à eux qu’il faut tendre la main et renouer avec un parti communiste français plus influent parce qu’il aura gardé sa raison d’être.

 

Le 29 août 2015.

Assemblée générale de la section de Mantes-la-Jolie (78)

 

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